Concert de la percussionniste Camille Emaille, enregistré en public à Radio France

Camille Emaille au studio 106 pour l'émission "A l'improviste" - Christian Taillemite
Camille Emaille au studio 106 pour l'émission "A l'improviste" - Christian Taillemite
Camille Emaille au studio 106 pour l'émission "A l'improviste" - Christian Taillemite
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C’est une longue improvisation en solitaire qui va nous occuper ce soir, une performance proposée par la jeune percussionniste Camille Emaille active à Bâle en Suisse.

Concert de la percussionniste Camille Emaille, enregistré en public au studio 106 le 12 février 2018 à Radio France

Camille Emaille est née dans un village du Mercantour dans les Alpes Maritimes.
Elle a fait son apprentissage classique à Nice et Strasbourg, puis elle est partie voir ailleurs en Suisse (Musik Akademie de Bâle) ce qui se passait. Elle a rencontré là-bas le guitariste improvisateur et compositeur Fred Frith, qui lui a soufflé l’idée d’aller étudier au Mills College aux Etats Unis.
La suite de l’histoire est simple ; un CD de son solo Bekkos, trouvé un jour dans ma boîte aux lettres, et qui  m’a donné envie d’en entendre davantage et de faire partager sa musique, son énergie, sa flamme !

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Camille Emaille a rassemblé quelques percussions, elle a fait le voyage (seule aussi) depuis Bâle au volant d’une camionnette bien chargée, et c’est ce solo qui résonne ce soir dans notre émission.
Chaque percussionniste a son set. Celui de Camille Emaille vaut le coup d’œil (merci pour ses images à Jean-Michel Desprez !)
Au centre de son dispositif, un tambour à deux faces répandu au Moyen Orient, le Davul ou Tapan. Ce tambour a vécu au cours de l’improvisation de Camille Emaille une authentique métamorphose ; enveloppé de cordes, il a été finalement déshabillé.  Avant cette opération de dénudement, la percussionniste a joué sur les cordes, elle les a fait résonner. On a alors quitté alors le monde de la percussion pour entrer dans un univers sonore qui évoque certains instruments à cordes pincées d’Orient (le koto, le shamisen…)

Camille Emaille est ce qu’on pourrait appeler une nature. La voir jouer est un vrai cadeau, car on la sent totalement concentrée sur le son, et même traversée. Sa performance n’est pas préméditée, pas de scénario ni même de dramaturgie. Tout se fait dans l’instant, et la musicienne interrogée à ce sujet a eu cette très jolie formule : « je ne sais absolument pas ce qui s’est passé ce soir » !
Autre aveu de Camille Emaille, qui trahit sa fraîcheur et sa relation organique à son set d’instruments :  « les percussions produisent tout de suite du sonore : il suffit d’effleurer les instruments, de les toucher… on est déjà dans la musique ! »

C’est en solo que la percussionniste s’est présentée dans notre studio ce soir-là, et pourtant cette musicienne « activiste » a le sens du collectif. Elle a d’ailleurs fondé à Bâle le Collectif Dièze avec lequel elle a organisé des concerts sauvages, dans des lieux habituellement fermés au public, mais dont l’histoire et l’acoustique sont suffisamment forts pour être investis par la musique.

DISCOGRAPHIE :

Le dernier enregistrement de Camille Emaille en solo :
"Bekkos"
Paru sur Label Creative Sources

CD Bekkos de Camille Emaille
CD Bekkos de Camille Emaille

Et à paraître sur ce même label, le disque "Dart Love" du quintet Escargot, regroupé autour de la même Camille Emaille. A ses côtés, la clarinettiste Xavière Fertin, le bassiste Louis Frères, le percussionniste Tom Malmendier et le trompettiste Timothée Quost.

Un grand merci au photographe Christian Taillemite, pour le don grâcieux de ses photos de Camille Emaille au studio 106

L'équipe

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