Le Bourget : devenir pilote, un rêve pas si inaccessible

Le salon des formations et métiers de l’aéronautique s’ouvre ce vendredi au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget. Parmi les 6 000 jeunes visiteurs attendus, nombreux sont ceux qui veulent devenir pilote.

 André Marqui est devenu pilote avec seulement un Bac en poche. Il encourage les jeunes à se lancer.
André Marqui est devenu pilote avec seulement un Bac en poche. Il encourage les jeunes à se lancer. DR

    Contrairement à certains préjugés, nul besoin de posséder un CV long comme le bras pour devenir pilote de ligne. Certaines écoles recrutent dès le Bac. Plusieurs d'entre elles seront présentes au salon des formations et métiers de l'aéronautique, de vendredi à dimanche au Musée de l'air et de l'espace du Bourget.

    Car la conjoncture est particulièrement favorable pour se lancer dans la profession. Air France, qui n'a pas embauché depuis 2008, compte par exemple recruter 250 pilotes par an jusqu'en 2022. Ceci via la relance de sa filière « cadet », afin d'anticiper les départs en retraite et la relance du trafic aérien. Cette formation gratuite de deux ans nécessite en revanche une préformation coûteuse pour les jeunes bacheliers.

    De son côté, l'Ecole Nationale de l'Aviation Civile (ENAC) est gratuite, mais très sélective. Au Bourget ce week-end, huit écoles de formation de pilote de ligne, payantes, présentent leur cursus. Parmi elles, Aeropyrenées, basée à Perpignan. L'établissement recrute 44 élèves par promotion à partir du niveau bac, en formation initiale. « Elle dure en moyenne de 18 à 24 mois, avec des cours théorique et pratique », explique la responsable Ghislaine Barrère. Son coût est en revanche très élevé : « 72 000 €, un tarif assez élitiste », reconnaît Ghislaine Barrère, « même si nous avons des partenariats avec des banques », précise-t-elle. A la sortie de cette formation, Aeropyrenées revendique plus de 90 % d'insertion professionnelle dans une compagnie aérienne. « A 21 ans, un jeune peut déjà devenir copilote », conclut-elle.

    André Marqui a pris les commandes très jeune. Ce pilote à la retraite de 72 ans a commencé en bas de l'échelle en intégrant d'abord l'armée de l'Air en 1964 avec un simple bac en poche « et un niveau de maths assez moyen », reconnaît-il. Pilote de chasse, commandant d'escadrille, il atteint le grade de colonel avant de devenir commandant de bord à Air en France en 1989, où il vole sur Boeing 737, puis sur Airbus A 320. « A bord d'un avion de chasse, on a l'impression d'être les rois du ciel. Pilote de ligne, ce n'est pas la même adrénaline mais on mouille quand même la chemise ! Atterrir à Bangkok en pleine mousson, ce n'est pas une partie de plaisir ! »

    Passé instructeur à la fin de sa carrière, André Marqui assure « que tout le monde peut devenir pilote ». La clé de la réussite selon lui, ce sont des nerfs solides et « une motivation sans faille ». « Quand il y a la volonté, il y a toujours un chemin devant soi », philosophe-t-il. Il met néanmoins en garde contre les ego surdimensionnés. « Les compagnies ne recherchent pas de personnalité forte. Elles jugent les candidats sur l'honnêteté intellectuelle. Un pilote doit savoir se remettre en question. »

    Salon aéronautique, les 2, 3 et 4 février, de 10 heures à 17 heures au Musée de l'Air et de l'Espace. Entrée libre.

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