Cover Top 10 - 1966

Top 10 - 1966

Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :

"Le Héros" de Satyajit Ray
"Morgan" de Karel Reisz
"Les Professionnels" de Richard Brooks
"La Vie de Château" de Jean-Paul Rappeneau
"Le Voyage Fantastique" de Richard ...

Afficher plus

Liste de

10 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a 3 mois

Persona
8
1.

Persona (1966)

1 h 24 min. Sortie : 21 décembre 1966 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Aller vers, entrer en contact, sceller l’altérité… Puis résister à la fusion, dissembler pour se sentir pleinement exister. Tels sont les vertigineux enjeux du magnum opus bergmanien. Rompant radicalement avec toutes les écoles de figuration, se branchant sans fusible à un niveau de conscience affranchi des modalités du récit, il triture la matière narrative, en extirpe la vie intérieure nue, formalise l’affect pur, et déplie remous et grands fonds du psychisme aux dimensions d’une voie lactée.

Andreï Roublev
8.1
2.

Andreï Roublev (1966)

Andrey Rublyov

3 h 03 min. Sortie : décembre 1969 (France). Drame, Biopic, Historique

Film de Andreï Tarkovski

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Tout l’effort de Tarkovski est de dénoncer le leurre du progrès matériel et d’exalter par contraste la dignité de la vie intérieure, les vertus d’ascèse et de sacrifice. Rien de plus évident pour incarner sa pensée qu’un peintre d’icônes, à la recherche d’un absolu qui transcende les simulacres du monde terrestre. Structurée en épisodes, pleine de frénésie épique, de visions élégiaques, de ferveur mystique, cette œuvre majestueuse traverse le voile du réel pour atteindre à la pure spiritualité.

L'Incompris
7.9
3.

L'Incompris (1966)

Incompreso (Vita col figlio)

1 h 44 min. Sortie : 31 juillet 1968 (France). Drame

Film de Luigi Comencini

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Vilipendé puis consacré par la critique, le film atteste de l’attitude ambigüe des élites face à une vision du monde authentiquement populaire. Car c’est avec le regard de l’enfance, désorientant les esprits secs, que Comencini manifeste son approche du rapport affectif, expurgé de tout raisonnement. Il éclaire ce miracle de la vie consistant en une compréhension inconsciente pour l’autre, dont nul ne peut expliquer les raisons. Par-delà le mélodrame, l’émotion qui jaillit touche à l’universel.

Le Bon, la Brute et le Truand
8.5
4.

Le Bon, la Brute et le Truand (1966)

Il buono, il brutto, il cattivo

2 h 59 min. Sortie : 8 mars 1968 (France). Western, Aventure

Film de Sergio Leone

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Étape-clé pour le génial transalpin, qui insuffle à son expression une dimension opératique mais profondément désabusée, la renforce dans sa veine picaresque, la charge d’une gravité nouvelle, l’élargit à des proportions dignes d’un Lean. Fondé sur le basculement permanent des rapports de force et l’ambivalence fondamentale de la nature humaine, le western demeure cet extraordinaire exercice de virtuosité, cocasse et tragique, dont presque chaque scène mérite de figurer dans une anthologie.

Suzanne Simonin, la Religieuse de Denis Diderot
7.1
5.

Suzanne Simonin, la Religieuse de Denis Diderot (1967)

2 h 20 min. Sortie : 26 juillet 1967. Drame

Film de Jacques Rivette

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

On peut comparer la trajectoire tragique de Suzanne, seule, incomprise, enfermée au couvent, à celle d’une héroïne de Mizoguchi. Le voile a remplacé le kimono, la règle monastique s’est substituée à l’étiquette des cours orientales, mais c’est la même spirale implacable du destin. Empreintes d’une photogénie glacée, les scènes glissent avec fluidité comme les feuillets d’un journal intime, rendant sensible la mortification d’une âme et intelligible toute la force de protestation du discours.

La Bataille d'Alger
7.9
6.

La Bataille d'Alger (1966)

La battaglia di Algeri

2 h 01 min. Sortie : 21 octobre 1971 (France). Drame, Guerre

Film de Gillo Pontecorvo

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Pour évoquer les opérations menées par les parachutistes français dans la Casbah, Pontecorvo prend du recul, varie les points de vue afin que le spectateur puisse se former une opinion personnelle. Composé de blocs de temps et d’action, retranscrivant le mouvement d’une Histoire faite de méplats et de plis, tissant la trame de la mémoire sans tomber dans l’hagiographie, le film n’adopte pas une froide neutralité mais cherche à retrouver la logique de la guerre, sa folie et sa mécanique secrète.

Le Deuxième Souffle
7.8
7.

Le Deuxième Souffle (1966)

2 h 30 min. Sortie : 1 novembre 1966. Policier, Gangster

Film de Jean-Pierre Melville

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Rien chez le maître du film noir à la française ne peut propulser ses personnages au rang de héros, trop indifférents au temps qui s’écoule et au nouveau visage d’une société qui finit par les rejoindre et les tuer. Entre néoréalisme et mythologie, il fait glisser la concrétude des lieux et des atmosphères dans un monde de plus en plus mental, refuge trompeur contre la logique fratricide de la guerre des gangs. Cette œuvre sèche, funèbre et haletante constitue peut-être l’apothéose de son style.

La Bombe
7.7
8.

La Bombe (1966)

The War Game

48 min. Sortie : 13 avril 1966 (Royaume-Uni). Drame, Science-fiction, Guerre

Moyen-métrage de Peter Watkins

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Il suffit d’une petite heure au documentariste pour livrer l’aperçu tétanisant de la fin du monde la plus plausible en cette époque de course à l’armement nucléaire. Le commentaire est objectif comme un rapport statistique, les conséquences humaines et matérielles fixées dans toute l’inéluctable réalité du désastre, les images nettes, nues, sans équivoque, et leur contenu ne permet aucune échappatoire à un spectateur interpellé au plus vif de sa conscience. Pour le dire simplement, ça calme.

Qui a peur de Virginia Woolf ?
7.6
9.

Qui a peur de Virginia Woolf ? (1966)

Who's Afraid of Virginia Woolf?

2 h 11 min. Sortie : 15 février 1967 (France). Drame

Film de Mike Nichols

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

On peut ne pas goûter aux effusions grotesques de cet énorme lavage de linge sale, se sentir séquestré ou voyeur et trouver Taylor et Burton en surrégime permanent (mais ils le font sacrément bien). Reste que cet art de l’injure, ces hostilités chaotiques, ces tombereaux d’alcool, de fureur et d’humour noir laissent un sacré parfum dans la bouche. Celui, pathétique, d’un jeu de la vérité cruel qui finit par faire tomber les masques pour ne plus laisser qu’un sentiment de solitude existentielle.

Arabesque
6.4
10.

Arabesque (1966)

1 h 45 min. Sortie : 18 août 1966 (France). Action, Thriller

Film de Stanley Donen

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Londres brille de mille feux et le méchant d’une morgue de dandy raffiné, le héros a la classe tranquille de Gregory Peck et sa partenaire la beauté ravageuse d’une Sophia à tomber. Autant dire que le jeu de séduction, nourri d’un feu roulant de couleurs satinées, de répliques spirituelles et d’images travaillées à la limite du maniérisme, opère sans frein. Nous amusant comme des petits fous, Donen active à nouveau les vertus euphorisantes du policier grand luxe. Très brillant et sophistiqué.

Thaddeus

Liste de

Liste vue 927 fois

5