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Philippe Coléon (Acadomia) : "Il faut que l’école entre dans le XXIe sIècle"

Philippe Coléon (photo d'illustration)
Philippe Coléon (photo d'illustration) © REVELLI-BEAUMONT/SIPA
Propos recueillis par Anne-Sophie Lechevallier

Depuis vingt ans, Philippe Coléon dirige Acadomia, n° 1 du soutien scolaire. L’an dernier, 100 000 élèves ont fait appel à son entreprise, qui a dispensé 3 millions d’heures de cours et réalisé un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros.

«De nombreux maux de la société française viennent de l’école. Personne ne tire de conclusions des enquêtes internationales où la France est distancée. Chaque gouvernement fait de l’éducation une priorité nationale, et pourtant rien ne bouge. Le problème n’est pas de réformer le bac. Pour que la France redevienne une superpuissance éducative, il faut adapter son école au monde du travail de demain. Ainsi, l’apprentissage de l’anglais laisse à désirer ; notre pays se classe avant-dernier de l’OCDE.

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C’est d’ailleurs dans ce domaine que les Français sont le plus disposés à investir financièrement (78 % d’entre eux selon le sondage Ifop-Paris Match ). De même, dans dix ans, la société aura besoin d’adultes formés au code informatique. Il faut aussi progresser sur le travail collectif et la prise de parole, indispensables dans la vie professionnelle. Comment expliquer que la plupart des grands entrepreneurs français, qui inventent le monde de demain, ne sortent pas de nos grandes écoles ?

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Lire aussi : Jean-Michel Blanquer : "Il ne faut pas exposer les enfants aux écrans avant six ans"

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Cette “génération Z” est née avec le numérique

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L’institution scolaire doit comprendre que les enfants d’aujourd’hui sont différents : cette “génération Z” est née avec le numérique. Il faut que l’éducation entre dans le XXIe siècle, qu’elle apprenne à utiliser les nouveaux outils, comme le Smartphone et la tablette. Enfin, la France devra relever un défi structurel. L’école est refermée sur elle-même, ses profs sont malheureux, elle n’est pas ouverte sur le monde. Même si elle est gratuite, chaque enfant devrait prendre conscience de sa valeur et savoir que nous payons entre 7 000 et 10 000 euros par an pour sa scolarité. L’apprentissage doit redevenir un plaisir. Cela implique de tenir un discours encourageant et positif aux élèves, ce qui ne signifie pas les traiter comme des enfants rois. Nous savons que l’effet pygmalion joue un rôle majeur, grâce à une étude menée en 1968 dans une école primaire en Californie.

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Il manque un Coluche

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Les chercheurs avaient choisi des élèves au hasard et fait croire à leurs enseignants qu’il s’agissait des plus doués de leurs classes. Un an plus tard, ces enfants obtenaient les meilleurs résultats ! L’éducation devrait être une question apolitique, comme l’écologie. Pour renverser la table, il manque un Coluche. Peut-être faudrait-il dédoubler ce ministère pour qu’il ne se consacre plus seulement à l’administration, l’une des plus grosses en effectifs dans le monde, et créer un ministère des Elèves. Nommer à sa tête un ministre qui a été malheureux à l’école lui permettrait de comprendre la souffrance des élèves, que nous constatons depuis vingt ans.»

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