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NKM : "Personne n'est tenu de lire Charlie Hebdo"

INTERVIEW - "Nous sommes face à des jeunes qui n’ont pas d’identité", affirme la vice-présidente déléguée de l’UMP qui souhaite que la République se montre "forte". Elle souhaite une augmentation du budget de la défense et du nombre de places en prison. Extraits de son entretien à paraître dimanche dans le JDD.

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Nathalie Kosciusko-Morizet sur le toit de l'hôtel de ville de Paris, au dessus de son bureau.
Nathalie Kosciusko-Morizet sur le toit de l'hôtel de ville de Paris, au dessus de son bureau. © Elodie Grégoire pour le JDD

L’unité nationale reste-t-elle aujourd'hui, pour vous, un impératif absolu?
Qu’est-ce que l’unité nationale? Une réaction formidable, un mouvement de colère et d’émotion où nous nous retrouvons sur nos valeurs. En temps ordinaire, les Français sont capables de verser dans les pires polémiques, les petites chicayas mais, dans ces moments de crise, c’est la meilleure part de nous-mêmes qui s’exprime. Avec, dimanche dernier dans la rue, quelque chose de quasi-sacré. Le 11 janvier, nous avons vécu une forme de "French pride" : des drapeaux français, des Marseillaise qui partaient spontanément… Il y avait une fierté d’être français. Est-ce que cela peut durer? Oui, si nous parvenons à nous mettre d’accord sur des mesures fortes, qui répondent à la fois à la gravité des événements et à l’esprit de ce 11 janvier. Et si nous n’oublions pas que l’unité nationale, fondée sur les valeurs démocratiques, exige parfois malgré tout la controverse, qui est elle aussi utile à la République. Le consensus est une bonne chose, quand il est possible, mais après le débat, il faut la place du débat.

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Comprenez-vous ceux des musulmans qui se disent blessés par la dernière une de Charlie Hebdo?
Personne n’est tenu de lire Charlie Hebdo. Personne n’est tenu de trouver Charlie Hebdo drôle. On n’est pas tenu au rire. En revanche, on est tenu au respect de l’ordre républicain et du droit. La loi républicaine prime en toute occasion sur la loi religieuse. Les gens font ce qu’ils veulent chez eux mais, en France, on a le droit de caricaturer. Le délit de blasphème n’existe pas.

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A-t-on changé d’époque le 11 janvier?
Ce qui s’est passé n’est pas une parenthèse. La France, c’est celle du 11 janvier. Les Français sont très patriotes, mais ce n’est pas toujours facile en France de dire : "J’aime la France". Il y a une pudeur avec le drapeau, une pudeur à chanter la Marseillaise, une pudeur à dire qu’on aime notre pays. Une pudeur qui conduit parfois à préférer le cynisme. Les événements ont déchiré ce voile de pudeur, et la France s’est révélée telle qu’elle est. Dans ces rares moments de communion nationale, elle se montre très différente de son image quotidienne. Moi, je crois à la France. Je crois qu’elle est toujours aussi belle que le 11 janvier. Mais c’est comme pour la foi : de temps en temps, vous avez beau croire, c’est bien qu’il y ait un petit miracle! 

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Source: JDD papier

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