Cinquantenaire de la réunification du Cameroun: Au cœur de la conférence de Foumban de 1961

Article : Cinquantenaire de la réunification du Cameroun: Au cœur de la conférence de Foumban de 1961
Crédit:
19 février 2014

Cinquantenaire de la réunification du Cameroun: Au cœur de la conférence de Foumban de 1961

La conférence de Foumban marque le  tournant décisif de la réunification du Cameroun anglophone et francophone, c’est la passerelle qui a permis aux différents protagonistes de fixer les bases constitutionnelles d’un Etat fédéral après moult tractations et rebondissements. Elle se tient précisément le 16 juillet 1961 et marque la volonté des protagonistes de réaliser la réunification du Cameroun.

Il était question de fixer les conditions d’une réunification effective  du Cameroun. Ahidjo était accompagné de certains de ses collaborateurs dont Charles Assalé(le premier ministre) Charles Okala (ministre des affaires étrangères) Josué Tétang (secrétaire d’Etat à l’information) etc. La délégation du Southern Cameroon était composée de John Ngu Foncha, Emmanuel Liffaffe Endeley, Salomon Tamdeng Muna, Augustine Ngom Jua, Nerius Namaso Mbile pour ne citer que ceux là. Les formations politiques qui étaient représentées à cette conférence sont : le Kamerun National Democratic Party(KNDP)  le Cameroon People’s National Convention (CNPC) le one Kamerun mais aussi les chefs traditionnels.

Le temps fondamental de cet évènement consistait en l’élaboration de la constitution du futur Etat fédéral. Mais les conditions dans lesquelles a été organisé ce projet de la nouvelle constitution accusaient un air de duperie puisque Ahidjo avait longtemps à l’avance fait écrire une constitution par des spécialistes français. Les participants du Cameroun méridional eux étaient surpris lorsqu’Ahidjo leur demanda de faire plutôt des observations sur la constitution qu’il leur présentait. Pourtant la délégation du Cameroun méridional croyait qu’ils avaient été invités pour poser ensemble les bases de la nouvelle République. Seul Foncha avait reçu longtemps à l’avance  ce projet de constitution, ce qui avait d’ailleurs choqué les autres membres qui l’avaient découvert à la suite de la déclaration de Foncha pendant de la conférence. Ils étaient  ainsi trahis non seulement par Ahidjo mais également par un des leurs Foncha vraisemblablement pour des raisons d’intérêts particuliers (poste de vice-président). Alors toutes les tractations et stratégies qu’ils avaient mises au point n’avaient pas produit les résultats escomptés.

Néanmoins la délégation conduite par Foncha va étudier le texte et des amendements seront faits ceci à la suite d’un rapport de session remis à la partie francophone. Les amendements portaient sur le drapeau, l’hymne national et la devise, la durée du mandat présidentiel qu’il souhaitait limité à deux mandats et que le siège du gouvernement fédéral soit à Douala, la question des attributions du Président de la République, la proposition d’une assemblée fédérale composée de deux chambres, et de la double nationalité, la suppression du mot indivisible de la constitution, et la question du système éducatif.

La question de la forme de l’Etat qu’il voulait confédéral. A ces amendements Ahidjo rejettera l’idée d’un parlement bicaméral (pour des raisons de coût financier) la capitale fédérale restera Yaoundé, la question de la double nationalité fut également rejetée et les fonctions de président de la république et de vice-président seront assurées respectivement par Ahidjo et Foncha  en attendant que les institutions se mettent en place. Le terme indivisible sera rayé de la constitution, et Ahidjo va préciser qu’aucune velléité sécessionniste ne sera permise. La forme de l’Etat restera l’Etat centralisé.

A la fin des travaux les différentes personnalités à l’instar de Foncha, mais surtout Endeley et les autres vont faire allégeance à Ahidjo et ils vont dire toute leur disponiblité chaque fois que celui-ci les sollicitera. Voilà en peu de mots le contexte dans lequel s’est réalisée la réunification du Cameroun à partir des évènements  de Foumban.

Étiquettes
Partagez

Commentaires

GAYE NGATSBAI ANTOINE
Répondre

Est ce qu'on peut à proprement parler de l'histoire au cameroun et d'en commenter les faits or que ces faits en eux meme ne sont pas connus. Pourquoi les camerounais ne prennent pas conscience du danger qui les guettes? Comment veulent-ils le developpement si ils n'arrivent pas à bien developper leur passé?

Aristide MONO
Répondre

Vous avez raison que l'histoire n'est pas suffisamment médiatisée ou enseignée mais c'est pas pour autant que le Cameroun n'a pas d'histoire, les faits sont têtus. Que ceux qui continuent à occulter la vérité comprennent qu'un jours la lumière s'étendra sur ces événements passés. L'histoire ne sera plus alors celle qui est "basée sur les écrits" d'ailleurs truqués mais sur les réalités qui ont travaillé notre passé.