Cover Top 10 - 1954

Liste de

10 films

créee il y a presque 9 ans · modifiée il y a plus de 4 ans

Fenêtre sur cour
8.1
1.

Fenêtre sur cour (1954)

Rear Window

1 h 52 min. Sortie : 1 avril 1955 (France). Thriller

Film de Alfred Hitchcock

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Hitchcock épie le spectateur qui épie Jeffries qui épie ses voisins. Chaque élément de cette "meurtrière" à claire-voie reflète le processus de cristallisation affective (angoisse, excitation, amour) dont relève cet art du voyeurisme qu’est le cinéma. Faisant du regard l’agent de son propre discours, l’action se passe ici, dans le fauteuil du héros (le nôtre), et là-bas, sur l’écran, de l’autre côté de la cour. L’exercice est vertigineux, le suspense affolant, le plaisir absolu. Et Grace divine.

L'Intendant Sansho
8.1
2.

L'Intendant Sansho (1954)

Sanshō dayū

1 h 59 min. Sortie : 5 octobre 1960 (France). Drame

Film de Kenji Mizoguchi

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le réel est ici contemplé avec tant de dévotion patiente qu’il ne saurait que fondre. Sans jamais élever la voix, Mizoguchi réveille sa magie, exprime un surréalisme encore somnolent, une poésie confondant l’estompé au fondu. Ses horizons marins striés de roseaux, ses lacs brumeux hantés par le malheur, ses forêts où le soleil ménage des atmosphères tamisées, infusent de leur éclat élégiaque sa méditation sur la dureté et la douceur du monde, sur la douleur, l’amour et le sacrifice des hommes.

Les Sept Samouraïs
8.5
3.

Les Sept Samouraïs (1954)

Shichinin no samurai

3 h 27 min. Sortie : 30 novembre 1955 (France). Arts martiaux, Aventure, Drame

Film de Akira Kurosawa

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Que dire de ce monument culturo-populaire qui ne soit pas un lieu commun ? Oasis créatif dont le foisonnement romanesque et la souplesse d’exécution imposent respect et admiration, il s’attarde parmi les champs et les azalées puis plonge dans un tumulte de cris, de hennissements, de chutes et de coups d’épées, synthétise l’humanité sociale et l’épopée, associe le fulgurant effet physique à la méditation morale, et finit par faire émerger du chaos un idéal de paix, de labeur et de fraternité.

Johnny Guitare
7.4
4.

Johnny Guitare (1954)

Johnny Guitar

1 h 50 min. Sortie : 10 novembre 1954 (France). Western, Drame, Romance

Film de Nicholas Ray

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Le western hallucinatoire et exaspéré de Nicholas Ray est de ces animaux composites tels que le tigron, l’hippogriffe ou la harpie, créatures fabuleuses devant lesquelles il faut se pincer pour être sûr de ne pas rêver. C’est une tragédie picturale, un mélodrame saturé de pourpre, d’émeraude et d’or, qui fait l’hybridation entre l’exaltation romantique de l’Ouest et le cas d’école freudien, entre l’opéra allemand et l’expérimentalisme plastique. Une œuvre sans antécédent et sans héritage.

Senso
6.9
5.

Senso (1954)

1 h 58 min. Sortie : 3 février 1956 (France). Drame, Historique, Romance

Film de Luchino Visconti

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

En 1866, une comtesse vénitienne s’éprend d’un lâche lieutenant autrichien. Elle est belle, il est séduisant, et pourtant rien ne s’harmonise à rien, tout est trouble et dissonances, l’élan romantique de l’une et la veulerie sensuelle de l’autre se croisent dans un éclat mat et gris. Loin des débordements patriotiques et sentimentaux, Visconti transforme la flamme en désenchantement, l’exaltation en requiem pour l’espoir, et le faste en peinture majestueuse de l’aliénation et de la décadence.

Le crime était presque parfait
7.9
6.

Le crime était presque parfait (1954)

Dial M for Murder

1 h 45 min. Sortie : 2 février 1955 (France). Policier, Thriller

Film de Alfred Hitchcock

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Chaînon manquant entre "La Corde" et "Fenêtre sur Cour", cet impeccable suspense en huis-clos est de ceux qui ouvrent la voie royale d’Hitchcock. L’engrenage millimétré de la logique dramatique s’y conjugue avec le fructueux affrontement des volontés : malignité criminelle de l’un, sagacité rouée de l’autre, lumineuse innocence de la troisième. Et voilà comment, en se faisant balader en beauté, on devient partenaire actif (et victime consentante) d’une très subtile partie d’échecs psychologique.

Une leçon d'amour
6.9
7.

Une leçon d'amour (1954)

En lektion i kärlek

1 h 30 min. Sortie : 4 octobre 1954 (Suède). Comédie dramatique

Film de Ingmar Bergman

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Contrairement à une idée sans doute répandue, il est probable que Bergman ne tourne pas toujours par nécessité existentielle mais aussi pour son propre plaisir. Devant cette parenthèse enchanteresse, cette friandise spirituelle, on pourrait évoquer Feydeau, la comédie hollywoodienne ou le Palais Royal. L’irrévérence et la destruction des tabous bourgeois, le renversement des situations scabreuses, l’exaltation et la mise en valeur de l’inattendu en forment les rayons parmi les plus radieux.

Je suis un aventurier
7.3
8.

Je suis un aventurier (1954)

The Far Country

1 h 33 min. Sortie : 25 mars 1955 (France). Western, Romance

Film de Anthony Mann

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Avec une rigueur qui favorise quelques paroxysmes dramatiques, Mann raconte l’accomplissement spirituel d’un homme solitaire, son accession à un sens constructif de la communauté. Il ajoute aux paramètres impeccables de la mise et scène et de l’interprétation cet indéfinissable facteur X faisant la grande discipline de chaque élément, sa soumission à l’ensemble, sa participation consciente à l’esprit véridique du western, et qui à l’enjeu moral du sujet apporte par l’émotion une leçon salutaire.

Désirs humains
6.6
9.

Désirs humains (1954)

Human Desire

1 h 31 min. Sortie : 8 juillet 1955 (France). Film noir, Romance, Drame

Film de Fritz Lang

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Un cheminot assassin par substitution, une jeune femme complice d’un meurtre malgré elle, une liaison dangereuse qui se rapporte implacablement aux puissances du mal. Lang réalise cette transposition de "La Bête Humaine" au beau milieu d’une fructueuse période de films noirs. Sa vision d’une condition humaine prédéterminée en accuse la cohérence, caractéristique d’un art du trouble et de l’ambigüité apte à retranscrire brillamment les forces secrètes du désir et les ordres refoulés des pulsions.

Une étoile est née
7.2
10.

Une étoile est née (1954)

A Star Is Born

2 h 48 min. Sortie : 26 avril 1955 (France). Comédie musicale, Drame, Romance

Film de George Cukor

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Si Hollywood s’est observé à cette époque à travers un film particulier, c’est bien dans celui-ci. George Cukor y démonte une funeste machine à fabriquer du bonheur et conjugue l’analyse des milieux du spectacle avec l’histoire pathétique d’une double autodestruction (régénérescence impossible de l’un, compassion malheureuse de l’autre). En affirmant toujours ce credo inoxydable : malgré les déchirements intimes, la dévoration des âmes et la cruauté des descentes aux enfers, the show must go on.

Thaddeus

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