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Nature & environnement

Produire ses légumes en ville : les propositions les plus folles

Au Salon de l’agriculture, la grande école européenne de formation des ingénieurs du vivant défend la production de fruits, légumes, œufs et même viande au sein des villes.
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Rizière
Un exemple de rizière urbaine pensée par le Laboratoire Urbain d'Agriculture (LUA)
Pasona Urban Farm / Kono Design

AgroParisTech présente jusqu’au 2 mars au Salon de l’agriculture (Pavillon 4, allée C, stand 134), une série d’animation autour du thème « Agriculture urbaine et société ». Le sujet peut paraître décalé dans le cadre de « la plus grande ferme de France », évènement tout à la gloire de la ruralité.

Pourtant, les projets d’agriculture urbaine se multiplient, notamment en France. AgroParisTech organise donc des jeux pour grands et petits, présente des réalisations, diffuse des films et organise des débats sur des thèmes comme « quels potagers pour Paris? », ou encore « agricultures urbaines, utopie ou réalités? ». Une occasion de découvrir les différentes formes que recouvre le retour pas si surréaliste que cela du paysan de Paris.

Jardins collectifs

Les jardins partagés constituent la forme la plus répandue d’agriculture urbaine. Un réseau national de ces espaces existe depuis 1997. Il fédère toutes les initiatives de quartiers. Car l’esprit du jardin partagé est de créer du lien social avant de produire fruits et légumes. Cette initiative prend en partie ses racines sur les jardins ouvriers nés à la fin du XIXème siècle. AgroParisTech a quelque légitimité à s’emparer du sujet bien qu’elle forme des ingénieurs destinés à travailler dans le monde agricole.

L’école organise régulièrement des débats sur la question. Mais surtout, elle exploite depuis cinq ans un jardin situé sur ses toits. La production de tomates, plantes aromatiques mais aussi légumes locaux oubliés comme la courgette jaune d’Orgeval ou le chou d’Aubervilliers est revendue à un restaurant de ce quartier du 5ème arrondissement de Paris. Le jardin est géré par une association, les «Topagers»  dont le but est de diffuser les techniques et bonnes pratiques qui permettent d’engranger les bonnes récoltes.

Le jardin colonie

Plus avant-gardiste, le laboratoire urbain d’agriculture (LUA ) explore toutes les solutions architecturales, urbanistiques, techniques et agronomiques qui permettent de faire entrer l’agriculture dans la ville. En utilisant toutes les possibilités de nouveaux matériaux plus résistants, plus transparents, mais aussi plus léger, ses ingénieurs proposent du jardin potager jusqu’aux fermes entières aptes à coloniser les terrasses, balcons, toits des centres urbains. On vous conseille de flâner sur les projets de fermes qui mûrissent actuellement dans les villes françaises.

Un exemple de design pensé par le LUA

Reste que le poids du substrat est souvent rédhibitoire. La terre, c’est lourd: pas sûr que beaucoup de bâtiments puissent supporter cette surcharge. La solution : l’agriculture hors-sol. On en trouve un bon exemple depuis deux ans à Paris, avec le Up-cycle de Cédric Péchard. Cet ingénieur agricole a eu l’idée d’utiliser un container pour y faire pousser des pleurotes dans un substrat composé en majorité de… marc de café.

La source est inépuisable. A Paris, chaque bistrot en produit quatre tonnes par an. Avec ce terreau ensaché et semé du mycélium de pleurotes, Up-cycle produit 5 tonnes de champignon par an pour un seul container. Avec 10 containers, c’est la production d’une ferme! Cédric Péchard va encore plus loin. Il propose désormais aux particuliers des kits permettant de faire pousser chez soi des pleurotes avec son propre marc de café…  

Présentation du kit prêt à pousser 

 Le stade ultime, c’est l’hydroponie. Plus besoin de sol, les plantes reçoivent directement et en atmosphère contrôlée, la lumière, les nutriments et l’eau qui lui est nécessaire. Avantage : l’agriculteur n’est plus dépendant ni de la météo, ni des saisons. Inconvénient, cela demande de l’énergie. Cela n’arrête pas les promoteurs américains, au premier rang desquels, on trouve Dickson Despommier de l’Université de Colombia, père du concept de ferme verticale.

Exemple de concept de ferme verticale. Crédit : Vertical Farm

Quand les architectes s’emparent de l’idée, cela donne des réalisations complètement folles, parmi lesquelles, celles de l’architecte belge Vincent Callebaut pour la ville de New York.


La ville vivrière Au bout du raisonnement, une utopie : la ville qui se nourrit elle-même. Est-ce possible ? A priori non: il manque de place et l’air est pollué. Pourtant, la foire à idée est vraiment ouverte et quand la mairie de Paris ouvre en 2013 un appel à projet, cela donne 30 propositions de futurs «agriculteurs» bien décidé à exploiter le moindre espace de liberté. Chiche ?

 

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