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Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles

Une vingtaine de femmes et de filles ont manifesté samedi à Kaboul contre la décision des Taliban d’interdire l'enseignement secondaire aux filles, ont constaté des journalistes de l'AFP. Au pouvoir depuis sept mois, les dirigeants du pays ont multiplié les restrictions aux droits des femmes. 

Des femmes et des jeunes filles afghanes participent à une manifestation devant le ministère de l'Éducation à Kaboul, le 26 mars 2022, pour demander la réouverture des collèges et lycées pour les filles.
Des femmes et des jeunes filles afghanes participent à une manifestation devant le ministère de l'Éducation à Kaboul, le 26 mars 2022, pour demander la réouverture des collèges et lycées pour les filles. © Ahmad Sahel Arman, AFP
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Réunies pour dénoncer la fermeture des études secondaires aux femmes afghanes, une vingtaine de manifestantes se sont rassemblées à Kaboul, samedi 26 mars, scandant "Ouvrez les écoles ! Justice, justice !". 

La vingtaine de jeunes femmes et de filles, dont la plupart portaient des abayas noires et des foulards blancs, se sont assemblées au départ sur une place de la capitale. Certaines tenaient des affichettes sur lesquelles on pouvait notamment lire : "Vous avez pris ma terre vertueuse, ne prenez pas mes efforts et mon éducation". 

La manifestation a duré moins d'une heure, avant d'être dispersée par des talibans armés arrivés sur les lieux.

Les Taliban, au pouvoir en Afghanistan depuis août 2021, sont revenus mercredi sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans les collèges et lycées, quelques heures à peine après la réouverture qui avait été annoncée de longue date. 

L'annonce, aussi brutale qu'inattendue, a eu lieu alors que de nombreuses élèves étaient déjà revenues en cours. 

Elle a suscité de nombreuses condamnations, dont celles de l'ONU, de l'Unesco ou encore de six pays occidentaux, dont les États-Unis et l'Union européenne, qui ont condamné "une décision arbitraire" et demandé aux fondamentalistes islamistes de "revenir de toute urgence" sur leur décision. 

"J'ai bon espoir que nous les verrons revenir sur (cette) décision dans les prochains jours", a déclaré samedi Thomas West, le responsable américain en marge du Forum de Doha, la capitale du Qatar.

"J'ai été surpris par le revirement de situation mercredi dernier (...) Il s'agit avant tout d'une violation de la confiance du peuple afghan", a ajouté le responsable américain. 

Les filles cantonnées au primaire 

"Notre politique n'est pas contre l'éducation des filles", a assuré à l'AFP un porte-parole des Taliban, Suhail Shaheen.

Selon lui, "il y a quelques problèmes d'ordre pratique" qui n'ont "pas été résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture des écoles de filles le 23 mars".

Aucune explication claire n'a été donnée par le ministère de l'Éducation à sa volte-face. La décision serait intervenue après une réunion mardi soir de hauts responsables à Kandahar (Sud), berceau et centre de pouvoir de fait du mouvement islamiste fondamentaliste. 

>> À lire : Derrière des mesures "cosmétiques", les Afghanes toujours sous le joug des Taliban

Seuls les cours de primaire sont désormais autorisés pour les filles. Les observateurs craignent que les nouveaux maîtres du pays n'interdisent à nouveau l'école pour les filles, comme ils l'avaient fait lors de leur premier règne, de 1996 à 2001. 

En sept mois de gouvernance, les Taliban ont imposé une multitude de restrictions aux femmes. Elles sont exclues de nombreux emplois publics, contrôlées sur la façon de s'habiller et interdites de voyager seules en dehors de leur ville. 

Les islamistes ont aussi arrêté et détenu plusieurs militantes qui avaient manifesté pour les droits des femmes. La manifestation qui s'est déroulée samedi est la première depuis de nombreuses semaines à avoir eu lieu dans la capitale. 

Avec AFP 

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