Oise : tous unis pour obtenir le label Scène nationale
Jamais il n'y avait eu une telle unanimité pour obtenir une deuxième Scène nationale en Picardie, et plus particulièrement à Beauvais et Compiègne. Caroline Cayeux et Philippe Marini, maires (LR) de Beauvais et Compiègne, Edouard Courtial, président (LR) du conseil départemental, et Xavier Bertrand, président (LR) des Hauts-de-France, ont tous cosigné une lettre pour demander une audience auprès d'Audrey Azoulay, ministre de la Culture. Les signataires ont voulu « exprimer de concert combien cette création se révèle profondément nécessaire et urgente ».
Cette unanimité affichée est censée démontrer leur « détermination concernant ce dossier ». « Le contexte sociopolitique général actuel dicte de façon extrêmement pressante que soient confortés et développés les domaines de la culture et de l'art au plus près des populations », écrivent-ils. « Il fallait montrer qu'on n'abandonne pas », souligne Arnaud de Sainte-Marie, adjoint à la culture de Beauvais.
C'est Beauvais, en 2002, qui effectue la première demande de labellisation avant d'être imitée par Compiègne, puis Creil. Rapidement, Claude Gewerc, ex-président (PS) de la Picardie, fait entendre une voix dissonante en soutenant de toutes ses forces la candidature de la Faïencerie de Creil. En 2009-2010, la scène creilloise tiendra la corde pour obtenir le fameux label. Mais les polémiques entre la mairie et la direction du théâtre font reculer le ministère de la Culture qui parle alors d'une « scène nationale multipolaire ».
Compiègne et Beauvais choisissent donc d'unir leur destin. Et sont récompensées en 2011 puisque l'espace Jean-Legendre et le théâtre du Beauvaisis entrent ensemble en « préfiguration scène nationale ». Cette même année, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture de l'époque, annonce la création de quatre scènes nationales multipolaires : Toulon-Chateauvallon, les Scènes du Jura, l'Archipel de Perpignan, et Beauvais-Compiègne. Au contraire de l'Oise, les trois premières ont depuis été labellisées.
Le ministère de la Culture avait annoncé une inspection des deux établissements concernés. « Elle aurait dû intervenir en mai, indique Arnaud de Sainte-Marie. Peut-être que cette lettre activera les choses. Ils pourront voir que nous sommes prêts à nous marier avec Compiègne mais que nous voulons le faire sous l'égide d'un label. »
