Dans une vidéo qui a fait le tour du web russe dans la matinée du 9 novembre, on voit un homme immobile, jerrican à la main, devant l’entrée principale en flammes des quartiers généraux du FSB, les services secrets russes, situé sur la place Loubianka, à Moscou.

L’homme sur l’image est l’artiste radical Piotr Pavlenski, qui n’en est pas à sa première performance provocatrice à l’égard du pouvoir en place. Il s’était auparavant cousu la bouche en réaction à l’arrestation des jeunes femmes du groupe punk Pussy Riot, ou encore coupé un lobe de l’oreille, assis sur le mur entourant l’Institut psychiatrique Serbski. Cette fois, l’artiste s’en est pris à la redoutable institution du renseignement intérieur, successeur du KGB soviétique dissous en 1991.

Pavlenski a baptisé sa performance La Menace, menace qui selon lui vient principalement du FSB : “C’est la société qui jette le gant à la figure de la [vraie] menace terroriste”, explique-t-il dans un message diffusé sur les réseaux sociaux et repris par le journal en ligne Gazeta.ru : “Le service fédéral de sécurité agit en employant la méthode de la terreur permanente pour tenir sous son pouvoir 146 millions de personnes [soit toute la population russe].

Pavlenski a été arrêté sur les lieux par les forces de l’ordre sans avoir opposé de résistance. Puis l’artiste a été emmené dans un commissariat pour interrogatoire : il est accusé de hooliganisme. Deux journalistes, Vladimir Romenski et Niguina Beroeva, qui couvraient la performance, ont été brièvement interpellés.