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Le sable, une ressource exploitée sans contrôle

Les Nations unies alertent sur la consommation effrénée de granulats, environ 50 milliards de tonnes par an, et ses conséquences graves pour l’environnement.

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Publié le 26 avril 2022 à 00h00, modifié le 26 avril 2022 à 19h59

Temps de Lecture 6 min.

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Des sacs géotextiles contenant du sable remblaient la plage de l’île de Guraidhoo, aux Maldives, en février 2022.

Environ 50 milliards de tonnes par an : la consommation de sable dépasse celle de toute autre ressource naturelle solide sur la planète. Seule celle de l’eau le détrône. « C’est l’équivalent d’un mur de 27 mètres de haut et de 27 mètres de large qui ferait le tour de la Terre. Ou encore une moyenne de 18 kilos par personne et par jour », illustre Pascal Peduzzi, directeur du réseau Global Resource Information Database (GRID), un des centres de recherche du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Ce chercheur en environnement et enseignant à l’université de Genève a dirigé plusieurs rapports consacrés aux granulats (sable, gravier et roche concassée). Le dernier, publié mardi 26 avril, porte sur l’urgence à contrôler l’exploitation d’un matériau omniprésent mais extrêmement peu réglementé. Son titre est une forme d’avertissement : « Sable et durabilité : dix recommandations pour éviter la crise ».

« Le sable est le héros méconnu de notre développement », affirme Sheila Aggarwal-Khan, directrice de la division économie du PNUE. Car ce matériau est partout : dans l’asphalte, le verre, l’électronique, le béton – le bâtiment et les travaux publics captent à eux seuls les quatre cinquièmes du volume total. Il est très bon marché, polyvalent, simple à produire en puisant dans l’environnement, mais pas renouvelable de sitôt. Or, il en faut toujours davantage, pour bâtir des routes, des ports, des chemins de fer, des villes, pour ériger des protections contre les inondations et des digues contre la montée du niveau de la mer (que l’extraction de sable près du rivage peut paradoxalement accélérer). Tirée par la croissance démographique et économique, la consommation de granulats a été multipliée par trois en vingt ans. La production suit le mouvement : elle s’élevait à 42 211 milliards de tonnes en 2020, 44 300 milliards de tonnes l’année suivante, presque 5 % de plus.

« Satisfaire une demande croissante de sable sans transgresser les limites planétaires représente un défi de durabilité important et insuffisamment reconnu », prévient l’équipe du PNUE-GRID Genève, composée d’une vingtaine d’auteurs. Ces derniers insistent sur la nécessité de traiter dorénavant ce matériau apparemment banal comme une « ressource stratégique qui fournit des services écosystémiques essentiels ». Ils appellent donc à des coopérations transfrontalières, à l’instar de la gestion de l’eau, et au renforcement de politiques publiques encore largement lacunaires.

Des pratiques illégales courantes

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