En 2019, elle devrait dépasser les 60 000 milliards de dollars (53 000 milliards d’euros) chaque année. En vingt-cinq ans, la vague du commerce électronique s’est transformée en tsunami, portée par les 4,3 milliards d’internautes, désormais presque tous cyberacheteurs. Si la croissance observée entre 2013 et 2015 se poursuit sur le même rythme, ce qui serait un minimum, on devrait dépasser dès cette année ce montant astronomique, qui a plus que doublé depuis 2015, date de la dernière étude bisannuelle des Nations unies (ONU).
Cette croissance massive et débridée a décidé l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à débuter des négociations avec certains de ses pays membres – soit 76 sur 164 pour l’instant, dont ceux de l’Union européenne (UE) – pour tenter de dompter un phénomène qui échappe pour l’instant à tout contrôle. Aucune règle multilatérale ne régit ces échanges marchands sur Internet. N’existe qu’un patchwork de règles locales – droits de douane, TVA, protection des consommateurs, exploitation des données…
Avec les « millennials », un potentiel explosif
D’autant que la croissance ne ralentit pas. La part du BtoC – e-commerce auprès du grand public –, à savoir 2 900 milliards de dollars en 2015, progresse beaucoup plus vite (+ 141 % entre 2013 et 2015) que le seul BtoB – ventes en ligne entre entreprises –, qui représentait encore 85 % du total mondial du e-commerce en 2015. En France, les seules ventes aux particuliers devraient dépasser cette année la barre des 100 milliards d’euros, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).
Et le potentiel est explosif. Surtout avec l’arrivée des « millennials » – âgés de 18 à 34 ans – dans la vie active et familiale. « La génération “post-Internet”, celle qui n’a jamais connu le monde sans Internet ni smartphones, consommera massivement en ligne. L’e-commerce n’en est quasiment qu’au tout début », prévient Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’observatoire de la consommation Cetelem (BNP Paribas).
Le succès des promotions automnales du « Black Friday » est tel sur la Toile française que le printemps voit désormais fleurir ses « French Days ».
En Chine, les soldes monstres de la « Fête des célibataires » font les choux gras d’Alibaba, l’Amazon local, qui a encaissé en une journée… 38 milliards de dollars en 2018 !
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