Microsoft devrait rendre publiques, vers la fin du premier trimestre, les premières données techniques d'un projet très controversé de "sécurisation" de l'informatique. S'il voit le jour, Palladium, nom de code de cette technologie, bouleversera les relations entre les utilisateurs et leur ordinateur. Il s'agira bien, prévient Claude Kirchner, directeur de recherche à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), d'une "révolution".
Les détails de ce bouleversement annoncé restent confidentiels, mais ses grandes orientations sont connues. A l'occasion de plusieurs conférences, tenues outre-Atlantique ces derniers mois, Palladium a en effet été présenté à la communauté des professionnels de la sécurité informatique. Il est, depuis, diversement et passionnément commenté.
"Palladium n'est pas encore un produit en tant que tel, précise Bernard Ourghanlian, directeur technique de Microsoft France. Il correspond à des projets de modifications logicielles et matérielles qui devraient intervenir dans un futur proche, aux alentours de fin 2004, début 2005." Ces modifications résideront dans l'ajout, sur chaque ordinateur, d'une puce contenant des clés de chiffrement numériques et des données permettant d'identifier la machine. Un module logiciel – intégré aux futures versions de Windows – permettra, quant à lui, de créer une "zone de confiance" dans la mémoire de l'ordinateur. Les fichiers qui y seront stockés ne pourront être ouverts que par des programmes dont la signature numérique sera conforme à Palladium. "Typiquement, illustre M. Ourghanlian, les logiciels antivirus fonctionnant dans la zone Palladium ne pourront pas être détruits par des virus puisque ceux-ci, faute des bons certificats, ne pourront pas pénétrer dans ce sanctuaire." De la même façon, des documents stockés dans ce mode sécurisé ne pourraient être détruits ou altérés par des programmes malicieux. Et les informations personnelles et confidentielles (coordonnées bancaires, informations médicales, etc.), entreposées dans le cadre de Palladium, seraient en outre plus difficilement "piratables" puisqu'accessibles aux seuls logiciels certifiés et "dignes de confiance", selon le terme de Microsoft.
Il vous reste 72.48% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.