Jeux néméens

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Les Jeux néméens étaient, dans la Grèce antique, l'une des quatre plus importantes compétitions sportives panhelléniques. Avec les Jeux olympiques, les Jeux pythiques et les Jeux isthmiques, ils composaient la période, le calendrier des compétitions sportives, qui s'organisait en séquences cycliques de quatre ans appelées olympiades.

L'antique stadion de Némée.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les Jeux de Némée sont célébrés pour la première fois en 573 av. J.-C., puis ont lieu régulièrement une fois tous les deux ans, lors de la deuxième et de la quatrième année de chaque olympiade[1]. Ces jeux se tenaient originellement dans le bois sacré de Némée ; ils acquirent de l'importance après la défaite des Perses. Le but de leur institution était de rappeler le souvenir des guerriers morts pour le salut de la patrie. Celui qui les présidait portait des habits de deuil, et récompensait les athlètes victorieux avec des couronnes d'ache mortuaire (céleri sauvage frais)[2].

Les Jeux furent organisés à Argos à partir de la fin du Ve siècle ; ils furent rapatriés à Némée vers -330 pour une cinquantaine d'années, avant d'être définitivement déplacés à Argos dans les années -270, mais non sans incidents : ainsi en -235, Aratos de Sicyone viole la trêve sacrée habituelle des Jeux panhelléniques : ayant lui-même organisé à nouveau des jeux à Némée, il fait capturer et vendre comme esclaves les athlètes des cités ennemies qui se rendaient aux Jeux néméens « concurrents » organisés par Argos[3] (c'est l'une des rares violations connues de cette trêve[4]).

En 393, l'empereur romain Théodose Ier, sous l'insistance d'Ambroise, évêque de Milan, ordonne l'abandon des rites et des lieux de culte païens dont les Jeux néméens faisaient partie, mais l'archéologie révèle que le site est resté habité et prospère aux IIIe et au IVe siècles jusqu'au règne de Théodose II († 450)[5].

Site archéologique du stade de Némée[modifier | modifier le code]

Le stade de Némée existe encore aujourd'hui. On peut y voir les restes du tunnel qui permettait d'accéder au stade avec des graffitis d'époque.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Université d'Oxford (1996), article « Jeux publics », I, 5.
  2. Précis élémentaire de Mythologie, de l’abbé Drioux, Belin Frères, 1898.
  3. Plutarque, Vie d'Aratos, XXVIII, 6, in François Hartog (dir.), Vies parallèles, traduction d'Anne-Marie Ozanam, Quarto, 2001, p. 1879.
  4. W. Decker et J.-P. Thuillier (2004), p. 88.
  5. Ulrich Sinn (trad. Aude Virey-Wallon) : Olympie, centre d'artisanat chrétien, pp. 229 à 231 des « actes du cycle de conférences organisées au musée du Louvre du 18 janvier au 15 mars 1999 » dans Alain Pasquier, Olympie, Documentation française et Musée du Louvre, Paris 2001, (ISBN 2-11-004780-1).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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