2017 doit être l’occasion de changer la donne en matière d’investissement dans les entreprises de la Tech !

Toutes les propositions des candidats à la présidentielle reposent sur des hypothèses de croissance. La croissance, c’est aujourd’hui le numérique qui la porte. Mais pour entraîner l’économie avec elle, la Tech a besoin d’être considérablement financée.

Une chaine de financement désarticulée

Il n’est pas acceptable que, dans un pays où l’épargne est abondante et où l’écosystème des investisseurs publics et privés est aussi dynamique, les entreprises les plus créatives ne parviennent pas à se financer à la hauteur de leurs ambitions. Notre chaîne de investisseurs comporte des maillons faibles. Si le financement de la phase d’amorçage a accompli de nombreux progrès et que la France s’appuie, à présent, sur des dispositifs enviés, les business angels restent encore trop peu nombreux. Certes la BPI a dynamisé le marché des tours de tables « early stage » en France, mais il manque encore des acteurs de l’investissement susceptible d’accompagner jusqu’à la phase de maturité les prochaines licornes. Pour que la France devienne une véritable « Tech Nation », il nous faut multiplier par 10 notre capacité d’investissement. Enfin, il est temps de réfléchir à la création d’un marché boursier européen dédié aux technologies et aux entreprises de croissance afin de capitaliser sur cette opportunité.

Une fiscalité des bas de laine

C’est pourquoi il faut revoir de fond en comble la façon dont nous mobilisons l’épargne des français au profit du financement des entreprises les plus innovantes et les plus dynamiques de ce pays. Le financement des entreprises comporte évidemment un risque. Ce risque doit donc être incité et véritablement récompensé, c’est-à-dire rémunéré et fiscalement encouragé. A ce jour, la fiscalité française ne le permet pas. Celle-ci préfère favoriser les bas de laine au détriment des entreprises qui créent des emplois et de la richesse : l’argent des Français doit servir l’économie de demain.

Des progrès significatifs ont été accomplis ces dernières années. Mais nous devons aller plus loin. Pour cela, nous avons rassemblé des entrepreneurs, des investisseurs et des experts qui ont construit des propositions concrètes susceptibles de changer la donne.

Nos propositions

Nous avons identifié trois axes de travail susceptibles de dynamiser l’écosystème du financement en France : l’investissement des particuliers dans les entreprises innovantes, l’orientation de l’épargne existante vers l’innovation, et le corporate venture.  

Premier point : l’investissement des particuliers. Nous proposons de redonner de l’attractivité à l’investissement dans l’innovation pour les particuliers via des réductions d’impôt sur le revenu plus avantageuses : 50 % du montant des versements au lieu des 18 % actuels ; plafond de 50 000€ au lieu des 12 000 € en vigueur… De plus, nous souhaitons élargir le champ des incitations fiscales, afin qu’elles ne se limitent pas aux seules impositions de revenus et de patrimoine, aux droits de mutation notamment.

Deuxième point : favoriser l’orientation de l’épargne existante vers les entreprises innovantes. Pour cela, nous proposons de renforcer les textes existants concernant la remise en titres au souscripteur ou ses ayants-droits, d’ouvrir l’accès aux fonds à tous les souscripteurs de contrats en unités de compte, d’introduire un régime fiscal de faveur renforcé en matière de droitsde succession

Troisième point : le corporate venture, c’est-à-dire l’investissement des entreprises dans l’innovation. Il nous apparaît majeur de donner un véritable élan à ce mode de financement en le consacrant comme un outil d’open innovation attractif et à disposition des grandes entreprises. Pour cela, nous proposons que la totalité de l’investissement éligible puisse être amortie au titre de l’année en cours et non sur cinq ans comme il est prévu actuellement.