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Viande avariée : la Chine, Hongkong, l’Europe et le Chili stoppent les importations brésiliennes

Le scandale a mené à la fermeture d’entrepôts et à l’ouverture d’enquêtes au Brésil. Plusieurs pays ont arrêté d’importer de la viande en provenance du pays.

Le Monde avec AFP

Publié le 20 mars 2017 à 23h46, modifié le 21 mars 2017 à 17h56

Temps de Lecture 3 min.

Dans une boucherie de Sao Paulo, au Brésil, le 20 mars.

Suspension des importations de la Chine, d’Hongkong, de l’Union européenne (UE) et du Chili : le Brésil, premier exportateur mondial de viande bovine et de volaille, a subi, lundi 20 mars, les conséquences de la découverte d’un vaste scandale de viande avariée.

Trois jours après le démantèlement d’un réseau de commercialisation de denrées impropres à la consommation, le pays, en pleine récession et déjà secoué par une crise politique majeure, tentait de limiter les conséquences de cette nouvelle affaire.

« Le secteur de la viande emploie plus de 7 millions de personnes et représente 15 % des exportations brésiliennes », a tenu à rappeler l’Association brésilienne des industries exportatrices de viande (ou Abiec – Associação Brasileira das Indústrias Exportadoras de Carne), mettant en garde contre l’impact économique des restrictions des exportations de viande.

Mais lundi le cours des actions des multinationales brésiliennes de l’agroalimentaire – Brasil Foods (BRF) et JBS (nom créé à partir des initiales de son fondateur : José Batista Sobrinho) –, impliquées dans ce dossier, poursuivait sa chute à la Bourse de Sao Paulo. Vendredi, BRF avait déjà perdu 10,59 %, tandis que JBS se repliait de 7,25 %.

Entrepôts fermés, enquêtes et limogeages

Pour l’heure, trois entrepôts frigorifiques ont été fermés, dont un appartenant à BRF, selon le ministère de l’agriculture brésilien. Plus d’une vingtaine d’établissements sont sous le coup d’une enquête et trente-trois fonctionnaires impliqués ont été destitués.

Le coup commercial le plus rude est venu de la Chine, deuxième acheteur de viande brésilienne au monde, qui a bloqué, lundi, jusqu’à nouvel ordre les importations de ces produits. « Jusqu’à ce qu’elle reçoive des informations, [la Chine] ne déchargera pas les viandes importées en provenance du Brésil. Cette nuit, le ministre [de l’agriculture brésilien, Blairo Maggi] tiendra une vidéoconférence avec les autorités chinoises pour mettre les choses au clair », a annoncé Brasília.

En 2016, les ventes brésiliennes de viande de poulet vers la Chine ont dépassé les 859 millions de dollars (800 millions d’euros), tandis que celles de viande bovine ont atteint 702,7 millions de dollars, selon le ministère du commerce brésilien.

Vigilance de l’Union européenne

Lundi, le Chili a également suspendu ses importations, tandis que l’Union européenne (UE) a demandé aux autorités brésiliennes des garanties pour ne pas recevoir de viande avariée. « Nous avons demandé au Brésil de retirer immédiatement tous les établissements impliqués dans la fraude de la liste » des sociétés approuvées par l’UE pour l’exportation, a déclaré Enrico Brivio, un porte-parole de la Commission européenne.

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En début d’après-midi, Hongkong a, à son tour, temporairement suspendu les importations de viande congelée ou réfrigérée, ainsi que de volaille, « compte tenu du fait que la qualité de la viande en provenance du Brésil est sujette à caution ». Hong Kong est le plus gros importateur de bœuf brésilien et le cinquième importateur de volaille.

Brasilia est ainsi exhorté à suspendre la certification de ces entreprises en attendant qu’elles soient définitivement retirées de la liste, a-t-il expliqué.

Sur vingt et un entrepôts frigorifiques soupçonnés d’avoir commis des irrégularités, quatre ont une licence d’exportation vers l’UE. « La Commission suit [le dossier] de très près avec les Etats membres et nous faisons preuve d’une vigilance supplémentaire dans les vérifications obligatoires sur les importations de produits issus d’animaux en provenance du Brésil », a ajouté Enrico Brivio. Jusqu’à présent, aucune alerte n’a été déclenchée sur des produits importés et commercialisés au sein de l’UE.

Propagande brésilienne

Le principal syndicat européen d’agriculteurs, COPA-Cogeca, a saisi l’occasion pour appeler de nouveau à la prudence dans les négociations en cours entre l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) autour d’un accord de libre-échange.

« Nous avons besoin d’accords commerciaux équitables et équilibrés dans le domaine agricole. Nous respectons des normes en matière de sûreté des aliments et de bien-être des animaux parmi les plus élevées au monde, et il est indispensable que les importations vers l’UE les respectent », a commenté Pekka Pesonen, le secrétaire général du syndicat.

Les négociateurs de l’UE et du Mercosur se retrouvaient justement lundi à Buenos Aires pour un nouveau round de négociations. « Dénigrer la qualité de la viande du principal exportateur mondial n’intéresse que les producteurs des marchés concurrents », s’est défendu l’Association brésilienne des industries exportatrices de viande, dans une publicité publiée dans les principaux journaux brésiliens.

En 2016, les exportations brésiliennes de viande de poulet ont dépassé les 5,9 milliards de dollars tandis que celles de viande bovine ont atteint 4,3 milliards de dollars, selon le ministère du commerce brésilien. Le Brésil exporte sa viande à 150 pays.

Le Monde avec AFP

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