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Syrie : « C’est un enchaînement de crimes qui dépassent l’entendement »

Moundhir Al-Khalil, directeur de la santé de la province d’Idlib, en Syrie, décrit des attaques coordonnées avant et après le bombardement à l’arme chimique de mardi.

Propos recueillis par 

Publié le 06 avril 2017 à 10h46, modifié le 06 avril 2017 à 14h39

Temps de Lecture 3 min.

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Des enfants syriens dans une clinique de Maaret Al-Nouman, après l’attaque chimique, le 4 avril.

L’homme à la tête de la direction de la santé de la province d’Idlib pensait jusque-là avoir tout vu et tout vécu, mais le pire, en Syrie, est toujours à venir. Le docteur Moundhir Al-Khalil décrit la spirale de l’horreur dans laquelle ont été plongés les services médicaux de la province dans les heures qui ont précédé et suivi le bombardement à l’arme chimique de la ville de Khan Cheikhoun, mardi 4 avril. Outre le bilan, qui s’aggrave d’heure en heure, des services de secours débordés, sans moyens et en manque de personnels, et des hôpitaux bombardés, le docteur Al-Khalil craint désormais le sentiment de panique qui se propage dans les rangs mêmes des personnels médicaux.

Quel est le dernier bilan du bombardement de Khan Cheikhoun ?

Il ne cesse d’augmenter. Nous déplorons 87 morts identifiés, parmi eux 32 enfants. Ce chiffre est toujours provisoire. Un grand nombre de blessés, parmi les 557 comptabilisés à ce jour, sont toujours en soins intensifs dans les hôpitaux sur le territoire syrien ou en Turquie, où nous avons réussi à évacuer 54 personnes dans un état très grave, dont trois sont mortes pendant leur transport. Nous craignons malheureusement que le nombre de victimes augmente, et le bilan pourrait dépasser les 100 victimes.

Comment faire face à une telle attaque ?

Tous les symptômes que nous avons constatés nous orientent vers le gaz sarin. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour sauver nos concitoyens malgré le peu de moyens dont nous disposons. Nous manquons de cadres de santé, nous n’avons pas d’équipements ni de combinaisons de protection, ni les médicaments nécessaires aux traitements de victimes d’une attaque aux armes chimiques en nombre suffisant. Tous nos stocks ont été utilisés ces deux derniers jours.

Le bombardement de Khan Cheikhoun n’est pas le premier auquel nous avons été confrontés cette semaine. La veille, les villes d’Al-Latmana et de Hbit ont été ciblées, avec là encore un nombre important de blessés à prendre en charge. Pire, le bombardement et la mise hors service de l’hôpital national de Maarat Al-Nouman, lundi 3 avril, après six frappes aériennes, a totalement désorganisé notre capacité de réaction et nos services de secours, la veille de la tuerie de Khan Cheikhoun. Maarat Al-Nouman est notre principal hôpital dans le sud de la province. Il accueille en temps normal 30 000 patients par mois et est doté d’un service d’urgences vers lequel les blessés auraient dû être orientés dans un premier temps. C’est un enchaînement de crimes de guerre prémédités. Des crimes qui dépassent l’entendement, avant et après l’attaque chimique.

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