Huit ans d'Obama en huit émissions

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Huit ans d'Obama en huit émissions

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Barack Obama lors de son discours d'adieux, à Chicago.
Barack Obama lors de son discours d'adieux, à Chicago.
© AFP - Darren Hauck

Après 8 ans au pouvoir, Barack Obama va céder la place au président des États-Unis d'Amérique nouvellement élu : Donald Trump. L'occasion grâce à une sélection d'émissions de faire le bilan des deux mandats du démocrate et de voir si le Président qui avait suscité tant d'espoirs a tenu promesse.

Le 20 janvier prochain, Donald Trump va s'installer à la Maison Blanche. Barack Obama lui cédera le bureau ovale pour les quatre années à venir. Dans son dernier discours en tant que président, adressé ce mardi 10 janvier devant une foule réunie à Chicago, l'ancien sénateur de l'Illinois a dressé le bilan de son action, transformant son ancien slogan "Yes, we can !" en un "Yes, we did !".

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La politique intérieure

Devant des milliers de personnes réunies pour assister à ce dernier discours, Barack Obama a affirmé que les États-Unis étaient aujourd'hui "meilleurs et plus forts" que lors de son accession au pouvoir, en 2008.

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Il a cependant reconnu, à cette occasion, que la question raciale était un sujet "qui divise" toujours l'Amérique. C'est peu dire que le premier président noir des États-Unis était fortement attendu sur cette question et, à bien des égards, sa réaction en situation de crise a déçu ses partisans. Barack Obama a vu son mandat perturbé par les nombreuses morts tragiques d'hommes noirs, abattus par la police. Ces meurtres ont suscité d'importantes mobilisations et la naissance d'un mouvement de grande ampleur : "Black Lives Matter". En octobre dernier, Sylvain Bourmeau, dans La Suite dans les idées, revenait sur un siècle et demi de "Black America" et sur le bilan de Barack Obama sur ce point précis, en compagnie de l'historienne Caroline Rolland-Diamond :

De Jim Crow à Barack Obama : How Black Lives Mattered

29 min

Là où Obama, sur le plan de la politique intérieure, a su marquer la différence, c'est certainement sur la question sociale, qu'il a replacée au centre de sa politique. Dans son dernier discours sur l'état de l'Union, en 2016, il avait d'ailleurs vanté son bilan. Et de souligner les points forts de sa politique intérieure, comme la mise en place d’un plan de relance de 787 milliards de dollars en 2009, qui a contribué à faire baisser le taux de chômage de 11% en 2011 à 5% en 2015, ou par la création de l’Obamacare, en 2010, réforme sociale emblématique instaurant une "assurance santé universelle" qui a généré 6 millions de nouveaux inscrits. La Grande Table revenait, en septembre dernier, sur la question sociale aux États-Unis, devenue alors un des grands enjeux de l'élection présidentielle :

Vers une restructuration du débat d’idées aux Etats-Unis : le retour de la question sociale

32 min

A lire aussi : l'Obamacare, ligne de fracture entre républicains et démocrates.

Mais Obama, c'était aussi un rapport particulier à la culture : il a, d'ailleurs, profondément changé la vie politique américaine, par son style décontracté et sa personnalité. En octobre dernier, dans Soft Power, Frédéric Martel revenait sur le rapport aux artistes de ce président hors normes, des espoirs suscités à sa politique numérique, en passant par le scandale de l'affaire Snowden :

Nos années Obama

59 min

A écouter également : La B.O. d'Obama: Tubes de campagne

Barack Obama, après son dernier discours, le 10 janvier 2017.
Barack Obama, après son dernier discours, le 10 janvier 2017.
© AFP - Bilgin Sasmaz / Anadolu Agency

La politique extérieure

Si le bilan de Barack Obama est surtout considéré en demi-teinte, c'est avant en raison de sa politique extérieure. Sa volonté de se désengager de la politique extérieure, de ne plus "jouer les gendarmes du monde" lui a été vivement reprochée, et particulièrement dans sa gestion de la crise syrienne. Son bilan est critiqué, principalement pour la faiblesse et les contradictions de sa politique extérieure, ses hésitations à s’impliquer directement en Syrie, le désengagement étatsunien du conflit israélo-palestinien, ou encore son impuissance face au problème de Guantanamo. Dans L'Esprit Public, en juillet dernier, Philippe Meyer revenait, avec Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis, sur ce bilan "obscurci par la politique extérieure" :

Un bilan des huit ans de Barack Obama à la Maison Blanche

59 min

C'est plus particulièrement la gestion de la crise syrienne qui lui a été reprochée, ainsi que sa retenue militaire, contre les djihadistes de Daech comme contre le régime de Bachar el-Assad. Dans Une semaine dans le monde, en août 2016, Isabelle Lasserre et Mélanie Chalandon s'interrogeaient sur les conséquences de ce désengagement :

La politique syrienne d’Obama en question / Le retour d’Al-Qaïda

1h 17

Ce désengagement, pourtant, Barack Obama l'avait annoncé dès 2009, dans un discours tenu au Caire. Il avait alors plaidé pour "un nouveau départ fondé sur l’intérêt partagé et le respect mutuel, un nouveau départ fondé sur cette vérité : l’Amérique et l’Islam ne sont pas antagonistes et n’ont pas besoin d’être en concurrence’’. Quatre mois plus tard, le jury du Nobel de la paix lui avait attribué son prix, ‘’pour ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationales entre les peuples’’. Un prix qui devait aussi l’engager à œuvrer durant son mandat à rétablir la paix dans le monde. Un prix peut-être prémédité, comme le soulignait Le Grain à Moudre, en juin dernier :

Obama méritait-il son prix Nobel de la paix ?

39 min

Reste que Barack Obama avait suscité de tels espoirs qu'il n'a pu que décevoir les attentes qui pesaient sur lui. Notamment pour le Vieux Continent qui, touché par les crises successives des réfugiés et du Brexit, a particulièrement mal vécu le désintérêt du président démocrate à son égard ( Affaires Etrangères, 58 min). Obama a, lui, préféré favoriser ses relations avec le continent asiatique ( Les Enjeux internationaux, 11 min). Pour autant, son bilan extérieur n'est pas uniquement ponctué d'échecs, et son second mandat lui a permis, après 18 mois de tractations secrètes, d'opérer un rapprochement historique avec Cuba et d'y faire flotter à nouveau le drapeau étoilé. Écoutez l'émission "L'Invité des Matins" consacrée à ce sujet :

Embargo, droits de l’homme : que changera Obama à Cuba ?

15 min

Enfin, un des autres grands succès à l'international de la présidence Obama reste le rapprochement avec l'Iran, concrétisé par les accords de Vienne en juillet 2015. Il se traduisait, pour l'Iran, par une levée progressive des sanctions économiques et par une surveillance continue de son programme nucléaire. Christine Ockrent revenait, dans Affaires étrangères, sur les conséquences de cet accord présenté comme "gagnant-gagnant" :

Iran-Occident : la désescalade

57 min

A lire aussi : Nucléaire iranien : l'accord historique de Vienne