Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Un des grands défis du capitalisme au XXIe siècle sera de s’affranchir de son appétit de sable »

D’ici à 2060, la consommation mondiale de matériaux de construction, et notamment de sable, devrait doubler, menaçant le rêve d’une société à la fois sobre, prospère et durable, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié le 23 octobre 2018 à 12h11, modifié le 23 octobre 2018 à 13h06 Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Sur un chantier à Dublin (Irlande), en 2016.

Chronique. Depuis l’antiquité, les civilisations se sont construites sur des matières premières simples, un peu d’argile, de paille, de solides blocs de pierre. La nôtre est bâtie sur du sable. De toutes les matières premières consommées par l’homme, il est de très loin le plus utilisé, avec ses cousins graviers et cailloux de toute sorte, qui rentrent, notamment, dans la production du béton. La planète en consomme près de dix fois plus que de pétrole ou de gaz.

Au XXe siècle, nous avons consommé 34 fois plus de matériaux de construction qu’au cours de tous les siècles précédents. Et selon le dernier rapport de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), paru ce mardi 23 octobre, cette dépendance sera encore plus grande dans les décennies à venir.

Démographie, urbanisation et croissance

La consommation de matériaux, et surtout de sable et pierres, devrait doubler d’ici à 2060, avec les conséquences que l’on imagine sur les milieux naturels, sur la pollution et le climat (ils représentent 10 % des émissions de gaz à effet de serre).

La première raison est l’accroissement de la population, qui devrait passer de 7 à 9 milliards d’individus. La deuxième, l’urbanisation, qui devrait en 2060 concerner les deux tiers des habitants de la planète. Sans oublier, bien sûr, la croissance économique dont l’effet est multiplicateur mais assez paradoxal : au-delà d’un certain stade, plus elle augmente, plus son appétit diminue.

Dans les pays les plus développés, la progression de l’économie est moins consommatrice de matières premières. C’est le cas en Europe ou aux Etats-Unis et cela le devient en Chine. L’ex-empire du Milieu, dans lequel s’active près de la moitié des grues du monde, devrait dès 2025 avoir stabilisé sa consommation de matériaux de construction aux alentours de 24 gigatonnes, sans augmentation par la suite, soit tout de même un quart du total mondial. C’est la raison pour laquelle, si la richesse globale (production intérieure brute mondiale) est prévue pour être multipliée par quatre entre 2011 et 2060, la quantité de matières premières devrait se « contenter » de doubler.

Impossible de recycler à 100 %

Le premier facteur de limitation est le changement de structure de l’économie. En s’orientant vers les services, elle consomme moins de matière première qu’une société industrielle, même si une partie de cette transformation résulte d’un transfert des activités les plus gourmandes vers des pays en développement, comme ce fut le cas pour la Chine.

Il vous reste 22.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.