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Affaire Facebook-Cambridge Analytica : le lanceur d’alerte s’explique

Christopher Wylie accuse l’entreprise britannique d’avoir utilisé les données de millions d’individus pour manipuler les élections et construire « l’alt-right » aux Etats-Unis.

Par  (Londres, correspondance)

Publié le 26 mars 2018 à 16h03, modifié le 16 mai 2018 à 20h45

Temps de Lecture 7 min.

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Christopher Wylie dénonce les pratiques de l’entreprise d’analyse de données et de profilage d’électeurs, lors d’un entretien, à Londres, le 20 mars.

Un mois après avoir été embauché en juin 2013 par l’entreprise qui allait devenir Cambridge Analytica, Christopher Wylie a pour la première fois compris qu’il ne s’agissait peut-être pas d’une société comme les autres. « Mon poste de directeur de la recherche était vacant parce que mon prédécesseur était mort dans des conditions inexpliquées dans sa chambre d’hôtel à Nairobi, alors qu’il travaillait pour Uhuru Kenyatta [actuel président du Kenya] », explique-t-il.

Le Canadien, petit génie de l’informatique, qui a appris tout seul à coder, alors âgé de 24 ans, a progressivement découvert qu’il travaillait pour une firme qui siphonnait les données personnelles de millions de personnes sur Facebook, avait comme vrai patron un certain Steve Bannon, cherchait à manipuler les élections à travers le monde et poussait sur Internet les théories du complot pour développer l’« alt-right », les mouvements d’extrême droite américains.

Cambridge Analytica a ensuite aidé Donald Trump lors de la campagne présidentielle américaine et le vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni. Après avoir quitté l’entreprise fin 2014, mais en y ayant longtemps gardé d’étroits contacts, M. Wylie a désormais décidé de révéler tout ce qu’il savait. « On ne peut pas défaire ce qui a été fait, mais il faut alerter. »

Surveillance de masse

Désormais, il ne fait plus que ça, dénonçant une société qui met en danger la démocratie, selon lui. Une semaine après avoir parlé pour la toute première fois au New York Times et au Guardian, le lanceur d’alerte a longuement rencontré dimanche 25 mars un groupe de huit journalistes européens, dont Le Monde. Depuis plusieurs mois, il travaille aussi avec les autorités britanniques, qui enquêtent contre Cambridge Analytica. Mardi 27 mars, il témoignera devant un comité parlementaire britannique, et a accepté de faire de même devant le Congrès américain.

A écouter M. Wylie, le scandale qu’il dénonce présente un parallèle avec celui qu’Edward Snowden a mis au jour en 2013. L’Américain avait montré comment les agences d’espionnages, notamment la NSA (National Security Agency) ou son équivalent britannique, le Government Communications Headquarters (GCHQ), utilisaient Internet pour mettre en place une surveillance de masse de leurs citoyens. « Mais les NSA ou GCHQ sont encadrés, alors que les entreprises privées peuvent collecter des données sur les citoyens comme elles le veulent. [Cambridge Analytica] a fait disparaître la frontière entre espionnage et recherche marketing traditionnelle. »

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