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Festival de Cannes 2017 : Hazanavicius, Haneke, Sofia Coppola en compétition officielle

Le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, a présenté les films sélectionnés.

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Publié le 13 avril 2017 à 12h02, modifié le 12 avril 2018 à 13h41

Temps de Lecture 5 min.

Le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux (à gauche), et son président, Pierre Lescure, avec l’affiche de la 70e édition, lors de la conférence de presse à Paris, le 13 avril 2017.

Pour cette 70e édition du Festival de Cannes, dont la programmation a été révélée, jeudi 13 avril, par le délégué général Thierry Frémaux, la palme de l’omniprésence revient d’ores et déjà à Nicole Kidman, au générique de quatre productions de la Sélection officielle : deux films en compétition, un autre hors compétition et une série télévisée.

Le dévoilement de la Sélection officielle, dans une salle de cinéma des Champs-Elysées, a confirmé nombre de pronostics : la présence de Happy End, de Michael Haneke, ou des Proies (The Beguiled), de Sofia Coppola, en compétition, par exemple. Et déjoué d’autres : pas de Matt Damon dans Downsizing, d’Alexander Payne, ni de Halle Berry dirigée par la cinéaste turque Deniz Gamze Ergüven dans Kings.

Dix-huit films en compétition

Avec Pierre Lescure, le président du Festival, Thierry Frémaux a donc égrené les dix-huit titres des films en compétition, ceux de la section Un certain regard (ils sont seize) et ceux qui seront projetés hors compétition, dont le long-métrage d’Arnaud Despleschin, Les Fantômes d’Ismaël, qui fera l’ouverture, mercredi 17 mai, jour de sa sortie en salle. Le festival se clora, dimanche 28 mai, par la projection de la Palme d’or, décernée par un jury dont la composition reste encore inconnue, à l’exception de l’identité de son président, Pedro Almodovar.

Pour revenir à Nicole Kidman : l’actrice australienne joue dans deux films de la compétition – Les Proies (The Beguiled), de Sofia Coppola, aux côtés d’Elle Fanning et Colin Farrell, et Mise à mort du cerf sacré (The Killing of a Sacred Deer), de Yorgos Lanthimos, toujours avec le comédien irlandais. On la verra aussi dans un long-métrage hors compétition – How to Talk to Girls at Parties, de John Cameron Mitchell, et dans la deuxième saison de la série Top of The Lake, de Jane Campion. La cinéaste néo-zélandaise a fait cadeau au Festival, désormais septuagénaire, de la première mondiale de cette production télévisée très attendue.

Le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, lors de la conférence de presse de la 70e édition à Paris, le 13 avril 2017.

2017 ne sera pas pour Cannes l’année des autres écrans

2017 ne sera pas pour Cannes l’année des autres écrans, Thierry Frémaux s’en est défendu : « Nous montrons des séries (deux épisodes du nouveau Twin Peaks, de David Lynch, en plus de celle de Jane Campion) mais ce n’est pas un acte, plutôt une manière de prendre des nouvelles des cinéastes. » Reste que la question revient de toutes parts, dans la programmation d’une installation de réalité virtuelle dirigée par Alejandro Gonzalez Iñarritu et surtout dans l’apparition en compétition de deux films qui seront diffusés par Netflix : Okja, du Coréen Bong Joon-ho, un conte fantastique qui met en scène une petite fille fuyant ceux qui veulent s’en prendre à son monstre familier (avec Tilda Swinton et Lily Collins), et The Meyerowitz Stories, de Noah Baumbach, qui réunit Dustin Hoffman, Ben Stiller, Adam Sandler et Emma Thompson. D’Okja, le délégué général a révélé « qu’un distributeur essayait de faire en sorte que le film sorte en salle ». Du film de Baumbach, Netflix a déjà déclaré qu’il connaîtrait une sortie limitée aux Etats-Unis en même temps que sa mise en ligne sur la plateforme.

Des nouveaux venus et trois vétérans français

Les deux cinéastes concernés, l’Américain et le Coréen, forment, avec les frères new-yorkais Josh et Benny Safdie (dont on verra un film de braquage avec Robert Pattinson, Good Time) et le Français Robin Campillo, le contingent des nouveaux venus en compétition. Campillo présentera 120 battements par minute, chronique de la pandémie de sida à travers l’organisation ActUp.

Il aura, face à lui, trois vétérans français de la course à la Palme d’or : Jacques Doillon – qui n’a pas participé à la compétition depuis 1984 – revient avec Rodin et Vincent Lindon dans le rôle-titre ; Michel Hazanavicius – qui a triomphé en 2011 avec The Artist et échoué en 2014 avec The Search – présente Le Redoutable, mettant en scène Jean-Luc Godard (Louis Garrel) et Anne Wiazemsky (Stacy Martin), qui pourrait être l’occasion d’une petite guerre civile parmi les critiques ; enfin François Ozon participe pour la troisième fois à la compétition avec L’Amant double, thriller que Thierry Frémaux a décrit comme à la fois « hitchockien » et « cronenbergien ».

Le contingent américain est complété par Todd Haynes, qui a adapté un roman de l’auteur d’Hugo Cabret, Wonderstruck, qui sera diffusé (après sa sortie en salles, on en est sûr, contrairement aux films Netflix) par Amazon. Tout comme You Were Never Really Here, tourné par la Britannique Lynne Ramsay aux Etats-Unis, avec Joaquin Phoenix.

Le Coréen Hong Sang-soo réussit à placer un film en compétition, « Geu-hu », et un hors compétition, « La Caméra de Claire »

La compétition comptera aussi deux films russes, A Gentle Creature, de Sergei Loznitsa, et Nelyubov, d’Andreï Zviagintsev, un hongrois, Jupiter’s Moon, de Kornel Mundruczo, et un turco-allemand, In The Fade (Aus dem Nichts), de Fatih Akin. D’Extrême-Orient, Naomi Kawase présente Hikari, son cinquième film en compétition, et le Coréen Hong Sang-soo, connu pour sa prolificité, réussit à placer un film en compétition, Geu-hu, et un autre hors compétition, La Caméra de Claire, tourné en mai 2016, au Festival de Cannes, avec Isabelle Huppert.

L’Amérique latine est présente dans la section Un certain regard, avec, entre autres, Las hijas de Abril, du Mexicain Michel Franco. Cette section accueille comme à l’accoutumée des cinéastes confirmés, parmi lesquels Laurent Cantet (L’Atelier), Kiyoshi Kurosawa (Sanpo Suru Shinryakusha) ou Mathieu Amalric, dont le Barbara, avec Jeanne Balibar, sera présenté en ouverture.

Incertitudes géopolitiques

Les célébrations de la 70e édition (qui n’est pas un 70e anniversaire, puisque le Festival de Cannes n’a pas eu lieu en 1948 et en 1950) seront complétées par la projection de Visages, villages, tourné par Agnès Varda et le photographe JR dans la campagne française, et par celle d’un film posthume d’Abbas Kiarostami, 24 Frames.

Avant de laisser Thierry Frémaux annoncer ce programme, Pierre Lescure, le président du Festival, avait rappelé que celui-ci se tiendrait dans un contexte national (entre les scrutins présidentiel et législatif) et international imprévisible. Il a souhaité que « la Corée du Nord et la Syrie ne viennent pas assombrir » la manifestation tout en s’interrogeant sur l’identité du ministre de la culture qui viendra rendre visite au Festival.

Ces incertitudes géopolitiques se reflètent dans la programmation : nombre de films (Happy End, Jupiter’s Moon, l’installation d’Iñarritu) évoquent les populations déplacées de ce début de siècle, pendant qu’un autre revenant s’est ajouté à la programmation : Al Gore. Avec An Inconvenient Sequel, l’ex-vice président de Bill Clinton a donné, dix ans après, une suite à An Inconvenient Truth, documentaire qui joua un rôle important dans la prise de conscience du changement climatique.

Les dix-huit films retenus en compétition sont :

  • Fatih Akin, Aus dem Nichts (In The Fade)
  • Noah Baumbach, The Meyerowitz Stories
  • Bong Joon-Ho, Okja
  • Robin Campillo, 120 battements par minute
  • Sofia Coppola, The Beguiled (Les Proies)
  • Jacques Doillon, Rodin
  • Michael Haneke, Happy End
  • Todd Haynes, Wonderstruck
  • Michel Hazanavicius, Le Redoutable
  • Hong Sang-soo, Geu-hu
  • Naomi Kawase, Hikari
  • Yorgos Lanthimos, The Killing of a Sacred Deer (Mise à mort du cerf sacré)
  • Sergei Loznitsa, A Gentle Creature
  • Kornel Mundruczo, Jupiter’s Moon
  • François Ozon, L’Amant double
  • Lynne Ramsay, You Were Never Really Here
  • Benny et Josh Safdie, Good Time
  • Andrey Zvyagintsev, Nelyubov

Sur le Web : l’intégralité de la Sélection officielle du 70e Festival de Cannes, du 17 au 28 mai.

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