Transition énergétique, perturbateurs endocriniens, organismes génétiquement modifiés ou encore diesel… Les questions environnementales restent un élément majeur du clivage droite-gauche. A six jours du premier tour, nous vous proposons de revenir sur cette thématique de l’environnement à travers nos reportages, décryptages et analyses sur le site du Monde.
Quels sont les enjeux environnementaux ? Quelles sont les propositions des candidats ? Quels sont leurs principaux points de divergence ?… Voici quelques contenus à lire, ou à relire pour comprendre le débat.
Le programme des candidats :
Si Benoît Hamon, rallié par Europe Ecologie-Les Verts en a fait son marqueur de campagne, tout comme Jean-Luc Mélenchon, l’environnement est quasiment absent des programmes de François Fillon et de Marine Le Pen. Les deux candidats de la droite et de l’extrême droite proposent une sorte de statu quo environnemental, ou même de retour en arrière.
Lire : Le programme des candidats
Le nucléaire, au cœur des programmes :
Au contraire de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon qui visent une sortie du nucléaire d’ici vingt-cinq ans, François Fillon et Marine Le Pen veulent moderniser, développer la filière et prolonger la durée d’exploitation des réacteurs. Emmanuel Macron propose, lui, de réduire la part de l’atome dans la production d’énergie. Il reprend la proposition de l’ancien candidat François Hollande de ramener la part du nucléaire de 75 % à 50 % dans le mix énergétique, à l’horizon 2025.
Lire : Le programme nucléaire des candidats
La question de l’avenir de la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, continue de diviser. Les candidats de gauche et du centre s’engagent à fermer la doyenne du parc nucléaire français, mais François Fillon et Marine Le Pen assurent qu’ils la maintiendront en activité.
Nos reportages : Dans les entrailles du démantèlement nucléaire et Fessenheim se prépare à l’inacceptable
Notre décryptage : Démantèlement des centrales : un chantier hors normes et hors de prix
La nécessaire transition énergétique :
L’accord sur le climat conclu à la fin de 2015 lors de la COP 21 oblige les pays signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Et sur ce point, les prétendants à l’Elysée semblent d’accord : il est nécessaire de développer les énergies renouvelables. Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ambitionnent même le 100 % renouvelable d’ici à 2050. François Fillon vise un objectif de 0 % d’électricité fossile. En revanche, Marine Le Pen veut un moratoire sur les éoliennes, qu’elle qualifie « d’immondes ».
Lire : La France pourrait produire 100 % d’énergie renouvelable en 2050
Notre décryptage : Des engagements insuffisants pour tenir l’objectif de l’accord de Paris
Hamon en pointe sur les perturbateurs endocriniens
Si Benoît Hamon a placé la lutte contre les pesticides et les perturbateurs endocriniens au cœur de son programme écologique, les autres candidats sont moins offensifs. Emmanuel Macron propose d’interdire les perturbateurs endocriniens, mais à la condition qu’il existe des « solutions moins toxiques ». Il promet un Grenelle de l’alimentation avec tous les acteurs de la filière pour déboucher sur un calendrier prévoyant « l’élimination progressive des pesticides ». Le candidat d’En marche ! s’engage sur un objectif de 50 % de bio dans la restauration collective en 2022, quand Jean-Luc Mélenchon vise les 100 %.
A l’inverse, François Fillon et Marine Le Pen n’entendent pas interdire les substances les plus problématiques. Le candidat Les Républicains promet même de remettre en cause le principe de précaution inscrit dans la Constitution depuis 2005 et lui substituer le « principe de responsabilité ».
Lire : Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?
Notre enquête : Perturbateurs endocriniens, la fabrique d’un mensonge
Le diesel au cœur des préoccupations
La question de la pollution de l’air figure en bonne place des préoccupations des candidats à la présidence de la République. Leurs propositions vont ainsi de la simple déclaration d’intention de lutter contre le diesel (François Fillon) à la volonté de sortir de ce carburant à l’horizon 2025 (MM. Hamon et Mélenchon), en passant par la promesse d’aligner la fiscalité du diesel sur celle des autres carburants tout au long du prochain quinquennat (M. Macron). Marine Le Pen est la seule à soutenir le diesel, au nom de la défense du pouvoir d’achat.
Lire : la tribune contre le diesel de Cyril Dion et Mélanie Laurent, réalisateurs du documentaire « Demain » et la tribune d’un collectif de scientifiques et d’écologistes
Quasi-consensus pour le bien-être animal
Une proposition de loi sur les abattoirs a été examinée en janvier à l’Assemblée nationale, après la publication par l’association L214 d’une série de vidéos sur la maltraitance animale, la dernière en date dénonçant les conditions d’élevage dans une ferme porcine de Bretagne. La plupart des candidats sont favorables à l’amélioration du bien-être animal et au renforcement des contrôles dans les abattoirs.
Sept candidats sur onze se sont prononcés sur l’interdiction des cages, de la corrida, du gavage ou encore pour la recherche d’alternatives à l’expérimentation animale. Le sujet reste toutefois marginal dans les discours et les meetings.
Lire : La condition animale s’invite dans la présidentielle
Notre enquête : Les saigneurs des abattoirs
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu