VIDÉO - Des étages en plus : la surélévation d'immeubles, une solution face à la crise du logement ?

par F.R | Reportage TF1 Suzanne Prez et David Paturel
Publié le 26 avril 2023 à 21h59, mis à jour le 27 avril 2023 à 14h50

Source : JT 20h Semaine

Pour répondre à la crise du logement, les municipalités optent de plus en plus pour la surélévation d'immeubles.
Des étages sont ainsi ajoutés à des bâtiments existants, pour gagner de la place.
Une façon également de réduire les coûts.

Comment répondre à la crise du logement en pleine ville, quand on ne peut plus construire ? L'une des solutions est de s'appuyer sur des immeubles qui existent déjà, par exemple, en ajoutant un étage : c'est la surélévation. À Lyon, un bailleur social a opté pour cette solution pour construire ses nouveaux logements. "On a quasiment doublé la superficie construite sur le terrain", explique Marine Morain, architecte au  "Cabinet Adminima", au micro du 20H de TF1. Grâce à cette technique, la résidence sociale va passer de deux à quatre étages, soit 20 logements supplémentaires.

"On est vraiment dans un étage entièrement nouveau, qui a été posé sur le toit", ajoute l'architecte. Les escaliers ont été rallongés, les appartements agrandis : c'est le principe même de la surélévation, qui évite de construire de nouveaux bâtiments, en pleine crise du logement, sur des terrains qui coûtent de plus en plus cher.

"Le prix du terrain a quadruplé en moins de cinq ans, donc effectivement on étudie, dès que c'est possible, la possibilité de surélever les bâtiments existants", détaille Arnaud Cécillon, directeur général de Rhône Saône Habitat. Ce chantier a ainsi coûté 10 millions d'euros.

"15 à 20% d'économies d'énergie"

Dans un autre arrondissement du centre de Lyon, Aïcha vient d'emménager au cinquième étage d'une résidence. Étage qui n'existait pas, il y a encore deux ans. Le bâtiment, situé "à côté du tram, du métro", compte désormais 21 logements supplémentaires. Et les habitants y gagnent financièrement, car le bâtiment a dû être entièrement rénové, dont l'isolation thermique. "Ce procédé nous a permis de faire 15 à 20% d'économies d'énergie", explique Namori Keita, directeur général de CDC Habitat.

Ce procédé de surélévation est de plus en plus prisé par les bailleurs et les copropriétés. Dans ce cabinet d'architectes, ce genre de dossier devient fréquent, avec trois fois plus de surélévations qu'il y a cinq ans. Mais peut-on pour autant surélever sans limites ? "On ne peut pas monter à n'importe quelle hauteur. On s'aligne généralement sur les bâtiments mitoyens", met en garde Laurent Billerat, directeur commercial du "Cabinet Adamia", pour ne pas risquer d'"affaissement" de l'immeuble. "On ne peut pas faire n'importe quoi."

À Lyon, la Métropole a d'ores et déjà identifié 35 bâtiments éligibles, ce qui représenterait 250 logements sociaux supplémentaires d'ici deux ans. "Beaucoup de friches ont été déjà utilisées donc il y a peu de réserves. Aujourd'hui, il faut qu'on construise la ville sur la ville et qu'on monte quand on peut en hauteur", assure Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon. 

En France, dans les grandes villes, 10 à 15 % des immeubles seraient susceptibles d'être surélevés. 


F.R | Reportage TF1 Suzanne Prez et David Paturel

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