Chômage

Derrière la « chasse aux chômeurs », les idées reçues

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Les radiations à la suite du refus de deux offres raisonnable d’emploi ne représentent que 0,017 % des radiations prononcées en 2016. PHOTO :

Les présupposés venant justifier la « chasse aux chômeurs » ont la vie dure. Pourtant, il suffit de les confronter aux chiffres pour démontrer leur inexactitude : non seulement la majorité des demandeurs d’emploi ne touchent pas d’indemnités, mais en plus les radiations prononcées par Pôle emploi pour cause de déclaration frauduleuse sont absolument marginales.

56 % des inscrits à Pôle emploi ne touchent aucune indemnité

Ainsi, l’idée selon laquelle les chômeurs resteraient inscrits à Pôle emploi pour bénéficier des allocations a du plomb dans l’aile : 56 % des inscrits à Pôle emploi ne touchent aucune indemnité. Une proportion qui monte à 60 %, si l’on considère l’ensemble des 6 277 000 inscrits en catégories A, B, C, D et E. Et sur 2,5 millions de chômeurs indemnisés, 767 000 travaillent, cumulant un (faible) salaire et une allocation (de 540 euros en moyenne).

Seuls 44 % des chômeurs sont indemnisés

Chômeurs indemnisés et non indemnisés en 2016, selon la catégorie (en millions) et montant moyen net perçu (en euros)

* Pour les demandeurs d’emploi indemnisés de catégorie B + C, le montant moyen net perçu correspond au salaire + les allocations

Par ailleurs, les radiations à la suite du refus de deux offres raisonnables d’emploi ne représentent que 0,017 % des radiations prononcées en 2016. Si on y ajoute les sanctions motivées par le refus d’une action d’aide à la recherche d’emploi, ou par une insuffisance de recherche d’emploi, elles représentent 32 % du total, soit un tiers des quelque 625 000 radiations. Les sanctions prononcées pour fraude, c’est-à-dire que le demandeur d’emploi a fait une fausse déclaration, ne représentent que 0,4 % de l’ensemble. L’essentiel des radiations (les deux tiers) proviennent en fait d’un défaut d’actualisation du dossier ou d’une non-réponse à une convocation du service public de l’emploi.

Plutôt que de stigmatiser systématiquement les chômeurs, comme le fait Pierre Gattaz, le patron du Medef qui propose de recourir à un « contrôle journalier » de leur recherche d’emploi, il serait peut-être préférable de mieux les accompagner.

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Commentaires (1)
Serge 19/12/2017
On pourrait aussi renvoyer egalement le montant des aides versées aux entreprises diverses et variées (crédit impôts, allègement de charges etc...), avec au delà de l effet d aubaine, une efficacité contestable sur l emploi ! Je conseille des jeunes en matière d orientation, de formation, d emploi et insertion sur des quartiers relevant de la politique de la ville. Je n' ai jamais rencontré aucun jeune qui n ai pas tenté de s en sortir. L assistanat n est pas toujours du côte des misérables !
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