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En Argentine , des tortionnaires de la dictature condamnés

Des peines de réclusion à perpétuité ont été prononcées contre 29 personnes, mercredi, lors du plus grand et le plus long procès de l’histoire du pays.

Par  (Buenos Aires, correspondante)

Publié le 30 novembre 2017 à 10h54, modifié le 30 novembre 2017 à 10h54

Temps de Lecture 3 min.

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Jorge Acosta et Alfredo Astiz, à Buenos Aires. Les deux anciens capitaines de frégate ont été condamnés à perpétuité.

Avec 54 accusés de violations des droits de l’homme, 789 victimes et plus de 800 témoins, le plus grand et le plus long procès de l’histoire argentine s’est terminé, mercredi 29 novembre, avec des peines de réclusion à perpétuité pour 29 des anciens tortionnaires de la dictature militaire (1976-1983). Trente mille personnes ont disparu pendant les « années de plomb », selon les associations des droits de l’homme. Parmi les accusés condamnés à la prison à vie se trouvent des figures emblématiques, comme les anciens capitaines de frégate Alfredo Astiz et Jorge Acosta. Six accusés ont été acquittés et les autres ont été condamnés à des peines allant de 8 à 15 ans de prison.

Ce procès qui s’est ouvert en novembre 2012 constituait le troisième volet du « Mégaprocès » sur les crimes commis dans l’enceinte de l’Ecole mécanique de la marine argentine (ESMA), le plus grand centre de tortures, en plein Buenos Aires, pendant le régime militaire. On estime que quelque 5 000 personnes y ont disparu. Pas plus de 200 ont survécu. Pour la première fois, huit pilotes des « vols de la mort », au cours desquels les prisonniers politiques, drogués pour être endormis, avaient été jetés dans le fleuve Rio de La Plata ou dans la mer depuis des avions militaires, étaient jugés. Quelque 4 000 personnes ont ainsi disparu.

Alfredo Astiz, 66 ans, a écouté le verdict, impassible, dans la salle du tribunal où se trouvaient des survivants de la dictature et des défenseurs des droits de l’homme. A l’extérieur, des centaines de personnes ont suivi, pendant des heures, dans la rue, la retransmission sur des écrans géants de la lecture des sentences. Certains arboraient des pancartes avec des photos des 54 accusés, ornées de la lettre « P » pour « perpétuité ».

« Gênants groupes résiduels »

Surnommé « le Corbeau » ou « l’Ange blond de la mort », Alfredo Astiz, 66 ans, était notamment accusé des assassinats des deux religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon, et de la fondatrice des Mères de la place de Mai, Azucena Villaflor. Il avait déjà été condamné à la réclusion à perpétuité mais avait bénéficié des lois d’amnistie décrétées dans les années 1980. En 2003, un des premiers gestes du président nouvellement élu Nestor Kirchner avait été d’obtenir l’annulation de ces lois d’amnistie, permettant la réouverture de centaines de procès.

Alfredo Astiz était également jugé pour tortures, homicides et disparitions de mineurs de moins de 10 ans, ainsi que pour avoir privé de liberté de plus de 300 personnes. « Jamais je ne demanderai pardon pour avoir défendu ma patrie », a-t-il déclaré à l’audience début octobre. Astiz avait alors défendu l’action des forces armées pendant la dictature, estimant qu’il s’agissait « d’une guerre contre le terrorisme ». Il avait qualifié les présidences de Nestor Kirchner (2003-2007) puis de Cristina Kirchner (2007-2016) de « dictatures » et les associations de défense des droits de l’homme de « petits et gênants groupes résiduels ».

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