La France n'aime pas ses vieux

Selon une étude de la DRESS, 728.000 personnes étaient prises en charge par un Établissement d'hébergement pour personnes âgées (EHPAD) en 2015, soit 5% de plus qu’en 2011. Pour autant, le traitement qui leur est réservé est souvent critiqué. Manque de personnel ou encore délais d’attente peu satisfaisants, les critiques fusent. Pascal Champvert, président de l’Association des Directeurs au Service des Personnes Agées a fait le point dans Bourdin Direct.

Pour Pascal Champvert, les conditions de prises en charge des personnes âgées ne sont réellement pas satisfaisantes. "Les difficultés qui frappent les personnes âgées sont une réalité profonde. Les Français aiment leurs vieux, mais la France n’aime pas ses vieux et cette dernière ne fait pas assez pour accompagner les personnes très âgées. C’est de la faute de l’Etat et de la société. Et une société qui ne s'occupe pas de ses personnes âgées est une société qui va mal".

"On assiste à une logique de discrimination des plus vieux"

Selon lui, ce traitement critiquable vient d’une discrimination profonde, bien réelle et pourtant peu combattue. "Tout ça prospère sur un climat beaucoup plus profond et beaucoup plus inquiétant. C'est la logique de la discrimination des plus vieux mais aussi la discrimination de ce qui est vieux en chacun de nous. C’est-à-dire la discrimination de notre propre vieillissement et au fond, cette discrimination a un nom, cela s’appelle l’âgisme. Notre société repère très bien le racisme, l'antisémitisme, mais elle ne repère pas l'âgisme. Et l’âgisme est une discrimination comme les autres. Et c’est en luttant contre elle, en acceptant les très vieux et en acceptant ce qui est vieux en nous, que nous pourrons aller collectivement et aussi individuellement tous beaucoup mieux.", explique-t-il.