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Irak : les Etats-Unis ont procédé à des premiers bombardements

Le Pentagone a annoncé que l'armée américaine avait bombardé des positions d'artillerie de l'Etat islamique en Irak qui menaçaient les personnels américains basés à Erbil. François Hollande a fait savoir que la France était « prête à part toute sa part » pour mettre un terme aux souffrances des populations civiles.

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Deux avions américains ont largué des bombes sur une pièce d’artillerie mobile de l’Etat islamique qui avait visé des forces kurdes à Erbil
Publié le 8 août 2014 à 07:54

L’ayatollah Sistani appelle les Irakiens à s’unir face à l’Etat islamique

Le conflit irakien est entré vendredi dans une nouvelle phase puisque les Etats-Unis ont procédé à des premiers bombardements contre des forces djihadistes de l'Etat islamique. "Des avions militaires américains lancent des frappes contre l'artillerie de l'Etat islamique. L'artillerie a été utilisée contre des forces kurdes qui défendent Erbil, près de personnels américains", a déclaré l'amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone sur son compte Twitter.

L'amiral Kirby a précisé peu après que deux chasseurs bombardiers F/A 18 avaient largué des bombes de 250 kilos sur une pièce d'artillerie mobile près d'Erbil. Cette pièce d'artillerie servait à bombarder des forces kurdes à Erbil, dans le Kurdistan irakien, a souligné ce porte-parole du Pentagone, l'amiral John Kirby. "La décision de frapper a été prise par le centre de commandement américain avec l'autorisation du commandant en chef" Barack Obama, a-t-il encore indiqué. Quelques heures après ces bombardement,s les Etats-Unis ont interdit les vols commerciaux américains au-dessus de l’Irak.

La France prête à « prendre toute sa part »

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« Le président de la République se félicite (...) de la décision importante prise par le président Obama d’autoriser des frappes aériennes ciblées afin de contrer l’Etat islamique ainsi que de mettre en ouvre un effort humanitaire dont nous savons combien il est impérieux et urgent (...)  La France va examiner avec les Etats-Unis et l’ensemble de ses partenaires les actions qui pourraient être menées afin d’apporter conjointement tout le soutien nécessaire pour mettre un terme aux souffrances des populations civiles. Elle est prête à y prendre toute sa part », a déclaré François Hollande dans un communiqué de l’Elysée.

Le chef de l’Etat a aussi appelé l’Union européenne « à jouer très rapidement un rôle actif dans cet effort commun et à mettre en place tous les moyens d’assistance possibles en réponse à cette situation catastrophique ». 

Le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a aussitôt écrit à Catherine Ashton, la haute représentante aux affaires étrangères de l’UE afin de « mobiliser d’urgence les Etats membres ainsi que les institutions européennes ».

Corridor humanitaire

L’ONU a annoncé qu’elle cherchait à établir un corridor humanitaire après l’intervention américaine. « Maintenant que les frappes aériennes ont commencé, l’ONU en Irak prépare de toute urgence un corridor humanitaire pour permettre d’évacuer » les civils, a assuré Nickolay Mladenov, le représentant spécial de l’ONU à Bagdad

Une offensive saluée par le chef de l'armée irakienne Babaker Zebari qui a estimé que les forces fédérales et les forces kurdes allaient pouvoir reprendre rapidement de vastes pans de territoire aux jihadistes grâce à ces frappes aériennes. "Il va y avoir d'énormes changements sur le terrain dans les prochaines heures", a déclaré le général à l'AFP, peu après la confirmation par le Pentagone des premières frappes contre l'Etat islamique (EI) dans le nord du pays.

Les jihadistes s’emparent du plus grand barrage d’Irak

Plus tôt ce vendredi, les jihadistes de l’Etat islamique (EI) se sont emparés vendredi du plus grand barrage d’Irak, au nord de Mossoul, et contrôlent ainsi désormais l’approvisionnement en eau et en électricité d’une vaste zone, ont annoncé des responsables vendredi.« Le barrage de Mossoul est aux mains des insurgés depuis hier (jeudi) soir », a déclaré Holgard Hekmat, porte-parole des forces kurdes peshmergas qui contrôlaient jusqu’alors l’installation. Cette information a été confirmée par le chef du conseil provincial de Ninive (nord), dont Mossoul, prise par les jihadistes début juin, est la capitale. « Des combats féroces ont eu lieu, et l’EI a finalement pris le contrôle du barrage », a déclaré à l’AFP Bachar Kiki.

Le barrage sur le fleuve Tigre, situé sur la rive sud du lac de Mossoul, à quelque 50 km au nord de la ville, fournit de l’eau et de l’électricité à la majeure partie de la région et est indispensable à l’irrigation de vastes zones de culture dans la province de Ninive. En 2007, l’ambassadeur américain Ryan Crocker et le commandant des forces américaines en Irak David Petraeus avaient mis en garde contre les conséquences d’une catastrophe au barrage, affirmant qu’il menaçait de s’effondrer. « Une défaillance catastrophique du barrage de Mossoul aurait pour conséquence des inondations le long du fleuve Tigre jusqu’à Bagdad », avaient-ils écrit dans une lettre au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.

"Grand danger"

De son côté, le plus haut dignitaire religieux d’Irak, le grand ayatollah Ali al Sistani, a appelé tous les Irakiens à s’unir pour affronter le « grand danger » constitué par les djihadistes sunnites de l’Etat islamique. Dans son prêche hebdomadaire diffusé via un porte-parole dans la ville sainte chiite de Kerbala, l’ayatollah Ali Sistani a critiqué la classe politique irakienne, l’accusant d’être mue par son intérêt personnel et d’être responsable des avancées de l’Etat islamique.

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Les politiques qui s’accrochent à leur poste, a-t-il estimé, « font une grave erreur », faisant ainsi pression sur le Premier ministre irakien Nouri al Maliki pour qu’il renonce à un troisième mandat. Le dignitaire chiite a appelé les dirigeants politiques irakiens à choisir un Premier ministre capable de répondre à la menace pour la sécurité constituée par l’Etat islamique.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a annoncé jeudi qu’il avait autorisé des parachutages humanitaires en Irak et, si nécessaire, des frappes aériennes ciblées contre les jihadistes pour éviter un « génocide » des minorités menacées par l’Etat islamique.

L’ancien Premier ministre UMP a réclamé une initiative forte de la France et de l’Union européenne face à la persécution des chrétiens en Irak, jugeant « honteux » l’effacement de Paris et Bruxelles sur la scène internationale. « Nous devons nous associer à la lutte contre la folie du fanatisme djihadiste qui finira par nous atteindre si nous contemplons sans réagir le génocide des chrétiens d’Orient », a-t-il écrit sur son blog dans un billet intitulé « Indignons-nous! ». « Extermination physique, intentionnelle et programmée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales. Nous y sommes. »Plus largement, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy appelle la France à faire davantage entendre sa voix sur les conflits actuels, dans la bande de Gaza, en Ukraine ou encore en Syrie. « Je sais, par expérience, combien ces crises sont complexes et combien sont minces les possibilités d’action des démocraties. Mais si ténues soient-elles, nous ne devons en laisser échapper aucune, au risque du déshonneur », dit-il.Une position qui rejoint celle exprimée jeudi par le député Hervé Mariton, candidat à la présidence de l’UMP, qui a appelé François Hollande à se mêler « des affaires du monde » en apportant un soutien aux chrétiens d’Irak. « Le monde, en réalité, laisse faire. Alors la France doit crier. Parce que s’il est un pays qui ose assumer un message universel de défense des droits de l’Homme, c’est la France. S’il est un pays dont les habitants revendiquent ce message, c’est la France », a-t-il dit dans une tribune au Figaro.fr « Qui s’opposera à vous? Aujourd’hui, c’est l’abstention qui freine. Osez, agissez », ajoute-t-il à l’adresse du président.

Les Echos

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