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Au Chili, les inégalités n’en finissent pas de se creuser

Avec la chute des matières premières, l’économie tourne au ralenti depuis 2015 dans le pays, où se déroule dimanche l’élection présidentielle.

Par  (Santiago du Chili, envoyée spéciale)

Publié le 18 novembre 2017 à 08h54, modifié le 19 novembre 2017 à 16h13

Temps de Lecture 4 min.

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Mine de cuivre de Los Bronces, près de Santiago du Chili, exploitée par Codelco, la compagnie minière chilienne, en décembre 2011.

Ancien ouvrier de la construction, José Cuevas est « indigné ». Comme plus de 90 % des Chiliens, il touche une pension de 220 euros par mois, qui ne lui permet pas d’assurer son quotidien, alors que le salaire minimum est de 367 euros. « Nous sommes à la charge de nos trois enfants », explique, le visage triste, son épouse, Clara, 72 ans. Le couple souhaiterait « un système plus juste, financé par l’Etat, l’employeur et l’employé ».

Alors, à 74 ans, pour la première fois de sa vie, José est descendu dans les rues de Santiago, le 26 mars, pour manifester aux côtés de plusieurs milliers de chiliens contre le système privé de retraites, imposé en 1981 par le général Augusto Pinochet (1973-1990). Une mobilisation d’une ampleur inédite depuis celle des étudiants en 2011.

Depuis trente-six ans, les Chiliens sont obligés de déposer 10 % de leurs salaires en vue de leur retraite sur des comptes gérés par six entités privées, les Administrations des fonds de pensions (AFP). Celles-ci placent le tiers des cotisations en Bourse ou dans de grandes entreprises, sous forme d’investissements à très bas taux d’intérêt. Seulement 40 % des cotisations sont redistribués sous forme de retraites dont les montants sont déterminés par la fluctuation des marchés. Unique au monde, ce système rapporte d’énormes bénéfices aux AFP.

Les profondes inégalités sociales sont le revers de la médaille de ce que l’on a appelé « le miracle chilien », fait, pendant plusieurs décennies, d’une croissance spectaculaire due aux exportations du cuivre, la principale richesse du pays. La chute des matières premières dans le monde a changé la donne et l’économie chilienne tourne au ralenti depuis 2015. Le coefficient Gini place le Chili comme le pays le plus inégalitaire de l’Organisation de coopération et de développement économiques, dont il est membre.

« Il y a peu de mobilité sociale »

« Le lourd héritage néolibéral de Pinochet est pratiquement intact, car tout est encore privatisé, les retraites, mais aussi la santé et l’éducation », souligne Marcos Peña, étudiant en économie à l’Université du Chili. Comme la majorité des jeunes Chiliens qui n’appartiennent pas à l’élite économique, il a dû recourir à un prêt bancaire pour payer ses études, tout en sachant qu’il mettra des années à le rembourser. La gratuité dans l’éducation, la grande promesse de la présidente socialiste, Michelle Bachelet, reste balbutiante et partielle.

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