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L’administration Trump ordonne à 200 000 Salvadoriens de quitter les Etats-Unis avant 2019

Ils bénéficiaient d’un statut de protection temporaire, destiné aux réfugiés ne pouvant rentrer dans leur pays notamment en raison de conflits armés.

Le Monde avec AFP

Publié le 08 janvier 2018 à 18h17, modifié le 08 janvier 2018 à 21h00

Temps de Lecture 2 min.

Un rassemblement, en face de la Maison Blanche à Washington, le 8 janvier, en réaction à l’annonce concernant le statut de protection temporaire pour les Salvadoriens.

Nouveau signe du durcissement de la politique migratoire américaine, le département de la sécurité intérieure américain (DHS) a annoncé, lundi 8 janvier, la suppression d’un statut spécial qui protège de l’expulsion plus de 200 000 Salvadoriens résidant illégalement aux Etats-Unis.

« Les conditions initiales, causées par les séismes de 2001, n’existent plus », a expliqué dans un communiqué le DHS, qui a donné dix-huit mois aux bénéficiaires de ce statut de protection temporaire (TPS) pour quitter le pays ou trouver d’autre moyen d’obtenir un permis de résidence. Ce statut de protection temporaire est destiné aux réfugiés qui ne peuvent rentrer dans leur pays en raison de conflits armés, de catastrophes naturelles ou d’autres conditions temporaires extraordinaires.

Il avait été instauré en mars 2001 pour le Salvador après deux tremblements de terre dévastateurs qui avaient fait plus de 3 000 morts. Les Salvadoriens représentent actuellement près de 60 % des bénéficiaires du TPS, qui permet de travailler légalement mais sans recevoir certaines allocations.

Selon le Washington Post, les Salvadoriens bénéficiaires du TPS auront jusqu’en septembre 2019 pour quitter le territoire ou trouver d’autre moyen d’obtenir un permis de résidence.

Population bien intégrée

« C’est une décision dégoûtante qui va briser des milliers de familles », a réagi Joe Crowley, élu démocrate de New York qui accueille une importante communauté. Selon le Centre d’études des migrations, les Salvadoriens sont bien intégrés avec un taux d’emploi de 88 % et résident en majorité en Californie (25 %) et autour de la capitale fédérale (20 %).

En décembre, le sénateur démocrate du Maryland Ben Cardin s’est inquiété des effets dévastateurs de la mesure sur les expulsés et sur le Salvador, en proie à une criminalité généralisée avec notamment le groupe ultraviolent MS-13 et à la pauvreté, ainsi que sur leur famille, alors que plus de 190 000 enfants de bénéficiaires du TPS ont la nationalité américaine.

Durcissement contre les migrants

La lutte contre l’immigration clandestine et l’expulsion des résidants illégaux sont l’un des chevaux de bataille de Donald Trump, qui veut réformer un système « laxiste » permettant « à beaucoup trop de gens dangereux » de rentrer aux Etats-Unis.

Dès son entrée en fonctions, en janvier 2016, il a signé un décret migratoire qui interdit de façon permanente le franchissement des frontières américaines aux ressortissants de sept pays en majorité musulmans (Yémen, Syrie, Libye, Iran, Somalie, Corée du Nord et Tchad). Ce décret a fait l’objet d’une intense bataille judiciaire, ses détracteurs dénonçant un ciblage discriminatoire de dizaines de millions de musulmans.

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Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, avait estimé en novembre que plus de 300 000 migrants d’Haïti et d’Amérique centrale ne devraient plus bénéficier de ce statut spécial, ouvrant ainsi la porte à leur expulsion.

L’administration Trump qui a déjà annoncé l’abrogation du TPS pour près de 60 000 Haïtiens, plus de 5 000 Nicaraguayens et un millier de Soudanais, estimant que les « conditions extraordinaires mais temporaires (…) n’existaient plus » pour eux.

Le dispositif a toutefois été prolongé jusqu’en juillet pour 57 000 Honduriens, alors que le pays est depuis plusieurs mois en proie à des violences après la réélection contestée du président, Juan Orlando Hernandez.

Le Monde avec AFP

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