Tribune. Le 12 décembre, lors du One Planet Summit, nous avons été mis en garde par Emmanuel Macron sur le fait que nous sommes en train de perdre la bataille contre le réchauffement climatique. Trop peu est fait et pas assez vite. Et il sera bientôt trop tard. Le diagnostic est aussi incontestable que terrifiant. Mais comment s’étonner que nous en soyons là alors qu’on ne traite pas le problème à la base ?
Dans une tribune (Le Monde du 17 novembre 2016) signée par quinze personnalités, dont Emmanuel Faber, alors directeur général de Danone, Antoine Frérot, PDG de Veolia, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, et Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC, l’origine du problème était pourtant signalée : la financiarisation du capitalisme empêche les entreprises d’avoir un « effet positif sur les défis auxquels nos sociétés sont confrontées : bouleversement climatique, épuisement progressif de la biodiversité et de certaines ressources naturelles, explosion démographique, montée des inégalités ou encore malaise au travail » (Plaidoyer en faveur d’une « économie de marché responsable »).
La manière dont les entreprises se comportent et sont gérées a un impact fondamental sur la chaîne de production de valeur, particulièrement en amont. En aval, les entreprises jouent certes un rôle important du fait des caractéristiques des produits qu’elles proposent ; mais ce sont leurs utilisateurs qui décident de leur usage. C’est en amont qu’il convient aussi d’agir.
Maximiser la valeur actionnariale
Or, depuis le début des années 1970, les économistes néoclassiques ont affirmé que la seule mission des entreprises est de maximiser la valeur actionnariale. Elles doivent se désintéresser des conséquences négatives de leur action sur l’environnement et sur ce que certains appellent les parties prenantes. A l’Etat de s’occuper du reste.
Pour améliorer la gestion des entreprises, certains préconisent le recours à la codétermination
Ce qui, dans un monde globalisé, pose des problèmes d’action collective que nous ne savons pas régler. En attendant, polluer, c’est « maximiser la valeur actionnariale » : le coût de la pollution n’est pas intégré dans les coûts de production. Pour améliorer la gestion des entreprises, certains préconisent le recours à la codétermination, alliant représentants des salariés et représentants des apporteurs de capitaux dans les organes de direction. Pourtant, en Allemagne, la codétermination ne semble pas être suffisante pour mettre la société en meilleure posture et répondre aux défis de notre temps.
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