Cover Michelangelo Antonioni | Errances de l'âme

Michelangelo Antonioni | Errances de l'âme

"Il suffit de garder les yeux ouverts : tout se charge de signification."
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Moyenne pour 11 films vus : 7.86/10

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Liste de

14 films

créee il y a plus de 7 ans · modifiée il y a presque 5 ans

Chronique d'un amour
6.6

Chronique d'un amour (1950)

Cronaca di un amore

1 h 38 min. Sortie : 1 juin 1951 (France). Drame, Romance

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 6/10.

Annotation :

[ Vu le 06/06/17. ]

Un premier passage au long-metrage plutôt convaincant pour Antonioni, qui mêle avec justesse drame sentimental et simili-enquête en s'affranchissant des codes néo-réalistes de l'époque. Soyons francs, j'ai trouvé que le film mettait un temps fou à démarer, les personnages sont plutôt fâdes et la fin manque d'impact, mais dans l'ensemble c'est plutôt agréable à suivre une fois que le film est lancé, quelques belles idées de cinéma et une romance impossible comme on aime en voir. Nul doute que 'Chronique d'un amour' sera le terreau avec lequel Antonioni fera naître ses chefs d'oeuvre à venir.

Les Vaincus
5.7

Les Vaincus (1953)

I Vinti

1 h 53 min. Sortie : 2 janvier 1963 (France). Drame, Sketches

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad l'a mis en envie.

La Dame sans camélia
6.6

La Dame sans camélia (1953)

La Signora senza camelie

1 h 45 min. Sortie : 27 février 1953 (France). Drame

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 6/10.

Annotation :

[ Vu le 20/12/17. ]

On peut apparenter les trois premières réalisations d'Antonioni à un certain cycle autour de la femme italienne des années 50, 'Chronique d'un amour', 'La Dame sans camélia' et 'Femmes entre elles' dépeignant les déboires sentimentaux et sociaux de jeunes femmes tantôt naïves, en manque de repères, perdues dans le tourbillon de la vie.

'La dame sans camélia' dans la lignée du long-métrage précédent ne fera pas date pour ce qui est de l'aspect technique, Antonioni étant encore à ses débuts plutôt balbutiants et encore loin de ses coup d'éclat artistiques futurs, ni pour son intrigue banale, les désillusions d'une jeune actrice étant un sujet traité bien souvent au cinéma et notamment à Hollywood, cependant se dessine déjà l'obsession de l'auteur pour la Femme avec un grand F, la façon dont il la filme et en illustre les tourments, l'épouse du contour de sa caméra, ce qui fera sa gloire avec des œuvres comme 'La Nuit' ou 'L'eclipse' est déjà esquissé ici (les plans où Carla est filmée face à la caméra évoquant bien sûr ceux, bien plus célèbres, de la sublime Monica Vitti, muse du cinéaste). On notera la sympathique présence d'Alain Cuny, un habitué du cinéma italien.

Femmes entre elles
6.7

Femmes entre elles (1955)

Le amiche

1 h 44 min. Sortie : 6 septembre 1957 (France). Drame, Romance

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 7/10.

Annotation :

[ Vu le 26/06/17. ]

Bon c'est quand même un petit exploit ce film ! Faut dire qu'il est pas aidé par son scénario, parfaitement anecdotique, on est loin de l'audace de L'avventura... Mais malgré ça j'ai bien aimé, Antonioni (avec l'aide de son casting notamment, Gabriele Ferzetti, Franco Fabrizi, des trognes familières qu'on prend plaisir à voir à l'écran) arrive tout de même à constituer une belle galerie de personnages hétéroclites et plus ou moins interessants, et parvient à capter avec justesse les marivaudages et chassés-croisés de cette bourgeoisie turinoise. Et c'est toujours plus facile de faire tout ça quand on a un cadre pareil, l'Italie est décidemment l'un des pays les plus cinégéniques !

Le noir et blanc est très sobre mais classieux (Di Venanzo), et malgré quelques baisses de rythme ça se suit sans déplaisir. Un bon cru antonionien qui donne envie d'en voir plus.

Le Cri
7.3

Le Cri (1957)

Il grido

1 h 56 min. Sortie : 3 décembre 1958 (France). Drame

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 7/10.

Annotation :

[ Vu le 08/06/17. ]

'Le Cri' narre la fuite en avant d'un ouvrier italien et de se fille, et sa tentative désespérée d'échapper à la fatalité de la solitude qui l'entoure. Il marque une rupture dans le cinéma de Michelangelo d'Antonioni, c'est avec ce film que celui-ci rôde sa direction d'acteurs (très grand Steve Cochran), et commence à affirmer les thématiques qui seront les siennes et qui hanteront son cinéma pour les 40 années à venir.
Comme le cinéaste le dit lui-même, 'Le Cri' marque aussi une rupture avec ses films précédents en ce sens ou si d'ordinaire ses personnages se renfermaient dans leur crise sentimentale et existentielle en se résignant à leur sort, ici le personnage réagit et choisit la fuite comme exutoire à son malheur.
Pourtant, malgré ce sursaut existentiel c'est paradoxalement un film dénué d'espoir, un road-movie tragique à travers des paysages gris et mornes, les errances d'un homme esseulé dans un monde qui au fond n'a plus rien à lui offrir.

On peut voir 'Le Cri' comme une oeuvre brouillon pour les chefs d'oeuvre d'Antonioni à venir, ou on peut tout simplement y voir un grand film, ce que je tacherai de faire à l'occasion d'un re-visionnage.

L'Avventura
7.3

L'Avventura (1960)

2 h 24 min. Sortie : 14 septembre 1960 (France). Comédie dramatique, Road movie, Romance

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 9/10.

Annotation :

[ Vu le 10/06/17. ]

L'Avventura c'est la modernité, c'est l'épure, c'est la recherche vaine et la perte du sens, une oeuvre charnière dans l'histoire du cinéma qui ne déçoit si sur le plan formel, ni par l'inventivité de son génial cinéaste. L'avventura marque aussi les débuts de Monica Vitti, délicieuse et délicate, qui partage l'affiche avec le viril Gabriele Ferzetti. Un grand représentant de l'anti-action, qui déroule son rythme lancinant avec une élégance tout à fait italienne. Bref, L'Avventura c'est le cinéma avec un C majuscule, impérial. Merci M. Antonioni.

(à revoir)

La Nuit
7.7

La Nuit (1961)

La Notte

2 h 02 min. Sortie : 24 février 1961 (France). Drame

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 9/10.

Annotation :

[ Vu le 22/06/17. ]

'La Nuit' il faut bien le dire en préambule, est sans doute l'une des œuvres les plus classieuses de l'histoire du cinéma, un film à l'esthétique que peu d'autres ont pu égaler, une photographie noire et blanc signée Gianni di Venanzo ('Otto e Mezzo', 'Le Pigeon'...) somptueuse, intimidante. Ce film est la quintessence de ce qui fait du cinéma un art noble, un art d'esthète avant toute chose. 'La Nuit' est également l'immortalisation de deux grands symboles de l'élégance internationale, Jeanne Moreau et ses sublimes robes, Marcello Mastroianni et ses costumes impeccables, l'oeuvre d'Antonioni est une ode au chic, à la prestance.
Co-écrit avec Tonino Guerra (Nostalghia, Amarcord, L'avventura, L'assassin), Antonioni a pensé 'La Nuit' comme une vision nouvelle de la déliquescence lente et programmée d'un couple en crise, à travers les non-dits et les petits gestes, les déambulations urbaines de l'une, l'ennui accablant qui ronge l'autre. Il y a tant à dire sur cette oeuvre, son ultra-modernité, sa géométrie milanaise rectiligne et sa symbolique, mais d'autres l'ont fait avant moi alors je me contenterai de dire que 'La Nuit' est un film fascinant dans lequel jamais je n'ai ressenti cet "ennui antonionien" si ancré dans les croyances populaire, une analyse acerbe et brillante de l'impossibilité des hommes et des femmes à communiquer et à faire part de leur mal-être, à penser une suite à leur histoire dans une société moderne qui oppresse autant qu'il libère.

L'Éclipse
7.4

L'Éclipse (1962)

L'eclisse

2 h 05 min. Sortie : 25 août 1962 (France). Drame, Romance

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 8/10.

Annotation :

[ Vu le 29/06/17. ]

Après avoir développé son propos d'une manière admirable en deux premiers mouvements, l'exercice de style total que fut 'L'avventura', et la sarabande milanaise de 'La Notte', 'L'eclisse' sonne comme une tentative pour Antonioni de faire la psychanalyse de son cinéma, voire d'en parodier les éclats et la fragrance. En témoigne cette ouverture mémorable dans laquelle une tension sourde et nocturne plane dans cette chambre où un couple semble sur le point de se déchirer, avant que les rideaux ne s'ouvrent et que l'on découvre que la caméra est arrivée après la bataille, c'est le matin et la tempête est déjà passée. Cette scène ressemble à un pied de nez de la part d'Antonioni, une façon de jouer avec les apparences et de déboussoler le spectateur. C'est ce qu'il fera tout le long du film qui se pose comme son plus déroutant et mystérieux jusqu'à présent (un mystère esthétique différent de celui de L'avventura), faisant de ses personnages des chimères contradictoires, deux fâces d'une même pièces qui se repoussent et s'attirent le temps d'une courte parenthèse idyllique, avant que la nature de chacun ne reprenne ses droits. Peut-être souffre-il à mes yeux d'un côté moins "abouti", plus "abstrait" par rapport à ses 2 illustres ainés, 'L'eclipse' est en tout cas une superbe mise en abyme, la capture de l'absurdité de l'être par le plus grand maître en la matière, c'est surtout 15 minutes finales grandioses et intimidantes, une jolie énigme avantgardiste de cinéma...

Le Désert rouge
7.3

Le Désert rouge (1964)

Il deserto rosso

1 h 57 min. Sortie : 27 octobre 1964. Drame

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 9/10.

Annotation :

[ Vu le 17/12/17. ]

Antonioni avec 'Le désert rouge' poursuit et achève le cycle qu'il avait entamé par 'L'avventura', ces variations autour du malaise moderne et de l'incapacité pour les Hommes à échanger, à se confier, cette aliénation qui enferme peu à peu dans une spirale de solitude et d'incompréhension du monde dans lequel on vit. Antonion maîtrise avec brio le passage à la couleur, dont il se sert pour traduire les émotions et l'atmosphère des différences scènes de son récit (en rupture avec le cinéma hollywoodien où c'est la musique qui jusqu'à présent était chargée de porter la tonalité et l'intention émotionnelle de la scène qu'elle accompagnait), et signe un drame poignant et peu conventionnel comme d'habitude, se rapprochant un peu de 'L'avventura' dans la façon dont les séquences se suivent sans fil narratif apparent, construisant le récit par touches déliées successives plutôt que de se laisser guider par celui-ci. Exigeant et déroutant, le seul repère auquel on peut s'accrocher reste Monica Vitti, sublime et fragile, qui a eu la lourde tâche d'être le réceptacle des thématiques d'Antonioni pour les 4 films de sa tétralogie, ce qu'elle fait avec brio.

Au fond tout est une question de sensibilités et de préférences, la mienne va à 'L'avventura', mais après avoir visionné les 4 films je peux dire qu'on est face à une œuvre grandiose de maîtrise artistique et de cohérence, un cinéma libre et novateur qui a inspiré et continuera d'inspirer les générations futures.

Blow-Up
7.3

Blow-Up (1966)

1 h 51 min. Sortie : 24 mai 1967 (France). Drame, Thriller

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 8/10.

Annotation :

[ Vu le 02/01/18. ]

Antonioni signe avec 'Blow-Up' un thriller à sa manière, se désintéressant de la narration pour s’interroger sur le rapport à l'Image, aux images, image en tant que matière première cinématographique notamment, se questionner sur la plastique, le mouvement, la mémoire, se servant du temps qu'il étire à outrance, du montage, des longs silences pour inviter le spectateur à l'introspection et à la réflexion devant ce qui lui est proposé.
Antonioni fait parler les images et les couleurs - à la manière du Désert Rouge - plus que les mots, offrant une vision au-delà de ce qui est montré, une occasion de percer le voile qui entoure la lenteur et le mysticisme lancinant de cette histoire de meurtre, à se dégager des conventions. Un peu à la manière de 'L'avventura' (et donc à l'inverse absolu de l'habituel schéma du polar où c'est au contact de la femme que s'épanouit le héros, et non après), c'est en s'évaporant que la femme (Vanessa Redgraves) provoque un déclic chez le personnage principal (David Hemmings) et chez le spectateur, l'incitant à lâcher prise, notamment sur le postulat de départ et ce fameux meurtre qui n'est au fond qu'un prétexte, afin de voir au delà.

Sujette à interprétation, une œuvre à revoir pour en saisir toute la subtilité donc, mais je peux d'ores et déjà dire que c'est un grand film, pour sa liberté de ton et de traitement, sa proposition artistique exigeante, son austérité, et pour la superbe musique d'Herbie Hancock !

Zabriskie Point
7.4

Zabriskie Point (1970)

1 h 53 min. Sortie : 17 avril 1970 (France). Drame, Road movie

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 7/10.

Annotation :

[ Vu le 22/01/18. ]

Je suis embêté par ce film. Je vois ce qu'Antonioni propose, je vois la contestation, la captation d'une époque, les errances teintées de mysticisme, l'idéalisme vain des protagonistes et le constat d'un échec,... mais je suis resté loin du film, l'esthétique très américaine m'a laissé de marbre (étonnant quand on repense à la constance avec laquelle Antonioni savait s'entourer des meilleurs photographes, et était un immense esthète par ailleurs), et hormis les deux illustres séquences qu'il est inutile de mentionner, je ne suis jamais entré dans le film. Je pense que 'Zabriskie Point' est une œuvre particulièrement ancrée dans son époque, un film nécessaire qui exige du spectateur que celui-ci accepte la proposition de cinéma qui lui est faite, personnellement ce ne fût pas entièrement le cas à mon grand regret.

(A revoir un jour avec une copie de meilleure qualité, un DVD non-letterbox par exemple...)

La Chine
7.2

La Chine (1973)

Chung Kuo - Cina

3 h 30 min. Sortie : 13 septembre 1973 (France).

Documentaire de Michelangelo Antonioni

Sinbad l'a mis en envie.

Profession : reporter
7.5

Profession : reporter (1975)

Professione : reporter

2 h 06 min. Sortie : 18 juin 1975 (France). Thriller, Road movie, Comédie dramatique

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad a mis 10/10.

Annotation :

[ Vu le 22/05/18. ]

Mystérieux, planant, subtil, peut-être Antonioni à son meilleur.

Identification d'une femme
6.5

Identification d'une femme (1982)

Identificazione di una donna

2 h 05 min. Sortie : 17 novembre 1982 (France). Drame, Romance

Film de Michelangelo Antonioni

Sinbad l'a mis en envie.

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