"Invraisemblable", Valentin Porte retrace l'aventure européenne

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@PatriciaSports
Pendant la préparation estivale, l'arrière droit aurait signé pour un quart de finale de Ligue des champions. Aujourd'hui, Montpellier s'apprête à disputer le Velux EHF Final 4 dans la plus prestigieuse des coupes d'Europe. Valentin Porte est à la fois fier du chemin parcouru et déterminé à "ne pas faire du tourisme" à Cologne. Il revient sur la formidable épopée européenne qui pourrait se terminer en apothéose.

Metalurg Skopje, le début de l’épopée - 16 septembre

« On les connaissait, on les avait déjà joués l’année dernière. C’est une équipe jeune, le premier match à domicile de Ligue des champions de l’année. Le maître-mot était de bien entrer dans la compétition et pour bien entrer dans la compétition, il fallait respecter cette équipe. On gagne de dix buts (32-22). On s’est de suite rassuré et montré qu’on était prêt. »

Besiktas, la première défaite de la saison - 26 novembre

« On n’avait plus rien à jouer, certes, on était assurés d’être premier de la poule. Mais voilà, quand on se lance des petits défis comme celui de rester invaincus, tu ne penses pas une seconde perdre contre Besiktas à la maison alors qu’ils ne jouaient plus rien. Avec tout le respect que j’ai pour eux, non, on n’avait pas le droit. C'est le premier non match de la saison. On s’était fait marcher par une équipe trois fois moins forte que nous. À la fin du match, c’est l’orgueil et l’ego qui parlaient et ça m’a vraiment énervé d’avoir perdu contre cette équipe un dimanche après-midi alors qu’on devait gagner 1 000 fois ce match. Il ne servait à rien mais c’était dommage de couper une super série. »

León, le passage à la phase finale - 4 mars

« Cette double confrontation était un peu compliquée pour moi car je venais de me blesser à la cheville. Je n’avais l’aller ni le retour. Pour le match aller, je l’ai regardé devant ma télé avec mon beau-père. Je l’ai plutôt bien vécu car on pouvait penser que ça allait être un déplacement compliqué, dans une salle atypique. J’étais vraiment content de cette victoire. Pour le match retour, j’étais en tribune et j’ai trouvé que c’était poussif, pas un très beau match. Je n’avais pas reconnu l’équipe. J’avais vraiment subi ce match. Je n’étais pas inquiet par le match au vu de ce qu’ils avaient fait à l’aller, mais quand on voit l’équipe ramer un peu et que toi, tu es dans les tribunes, tu ne peux rien faire. Tu n’as qu’une envie, c’est d’aller sur le terrain. »

Flensburg, la qualification historique au Velux EHF Final 4 - 29 avril

« Ils étaient contents qu’on se qualifie car pour eux c’était mieux de nous prendre que Barcelone. Sur le papier, peut-être, mais par contre on s’est dit qu’on allait pas leur rendre le match facile. On savait qu’en leur proposant un défi physique, Flensburg n’était pas la même équipe. Quand tu les regardes à la vidéo, c’est joli, c’est une très belle équipe, mais quand tu proposes un jeu un peu plus rude, ils ont tendance à baisser la tête. C’est ce qu’on a fait là-bas à l’aller. Je pense qu’on pouvait gagner d’un ou de deux buts, c’était pas volé. Au match retour, on s’est montés la tête toute la semaine. On a été comme des morts de faim. Leur laisser à peine 17 buts alors qu’ils en mettent 35 tous les week-ends, c’était le match parfait au moment parfait. La préparation était parfaite. Tout était parfait. » 

Besiktas, le voyage le plus folklorique - 8 octobre

« C’était à Istanbul (le 8 octobre, victoire 36-32). On nous a montré les photos de l’hôtel. Quand tu te déplaces, c’est le club qui reçoit qui propose des hôtels à son adversaire. Alain (Carmand, le kiné du club) nous montre les propositions et on se dit que c’est plutôt cool. On s’est dit que ç'avait de la gueule, sympa. On arrive à Istanbul et là, on est tous surpris. Dans la chambre, il n’y avait pas de drap, des traces de sang sur le drap-housse. Au restaurant, on se souvient que certains produits n’étaient pas totalement frais. Je me rappelle que la moitié de l’équipe était un peu barbouillée le lendemain. Il y avait du fromage frais, on ne savait pas s’il était réellement frais. Celui-là, il était vraiment folklo. »

Zaprozhye, le déplacement le plus long - 3 décembre

« Sans aucun doute Zaporozhye. On avait joué Dunkerque dans la semaine (le 29 novembre). Le lendemain, on est parti à Paris en bus puis on a pris l’avion pour Istanbul (Turquie). On est resté trois-quatre heures dans l’aéroport puis on a pris un avion pour Kharkov (Ukraine). On avait fait un tour d’Europe. On était parti très tôt le matin et arrivé très tard en Ukraine. C’était un déplacement particulièrement long. »

Barcelone, la consécration - 31 mars

« Franchement, je savais que c’était jouable. Barcelone était capable du meilleur comme du pire. Ils étaient capables de battre de belles équipes ou se faire marcher dessus par Nantes par exemple. On savait très bien qu’on avait une fenêtre de tir pour passer. J’en étais persuadé. Ils ne me faisaient pas rêver. On savait que c’était solide, très bon, mais ça ne me faisait pas rêver. À Bougnol, au match aller, on a été solides. J’étais très content après le match avec les trois buts d’avance, mais je me suis dit au fond de moi que ça ne tiendrait pas au match retour. Aucune équipe française n’avait gagné au Palau. Je pensais qu’on pouvait prendre le feu. En fin de match, on était à - 6, ils avaient une balle de - 7. C’était une balle de match. Niko sort une balle. - 5 puis - 4 et là tu vois les mecs douter. En défense, on fait un peu n’importe quoi, on récupère des ballons et on meurt à deux buts. C’était quelque chose de fou car on est passés par tous les sentiments sur ce match retour. J’ai fêté la qualification sur Barcelone avec des amis après. »

Lanxess Arena de Cologne, une première - 26 & 27 mai

« On va arriver sur la pointe des pieds avec beaucoup d’humilité. On est nouveau ici, on va découvrir, mais attention il faut que nos adversaires sachent que l’on a fait de belles chose. On ne vient pas en touriste visiter le zoo ou la ville. On va profiter de ce moment et mettre de côté tout ce qu’il y a autour de ce Final 4 de Ligue des champions. On va se concentrer et se dire que le Vardar Skopje, ce n’est pas trop haut pour nous. »

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