Démocratiser le petit pot
Oui, Stéphanie Maltais vend des soins de beauté naturels par l’entremise de sa marque, Nuphar. Mais son véritable objectif est de démocratiser les soins de beauté faits maison grâce à des ateliers permettant d’apprendre à faire ses propres savons, crèmes et produits d’hygiène personnelle.
Curieuse de nature, elle a toujours aimé apprendre et s’informer. Après un baccalauréat en journalisme et un certificat en sciences des religions, elle avait envie de sortir du cadre scolaire, de fermer son ordinateur quelque temps. C’est ainsi qu’au fil de ses recherches, elle a connu l’herboristerie.
« Je ne connaissais pas du tout l’herboristerie, mais j’ai souvent travaillé bénévolement sur des fermes au Québec. J’ai d’abord regardé du côté de l’horticulture, et c’est ce qui m’a amenée à m’intéresser aux vertus des plantes. »
— Stéphanie Maltais
Elle a découvert cet univers qui l’a immédiatement passionnée tout au long de son certificat en aromathérapie à l’Académie d’herboristerie de Montréal. Là, elle s’est initiée au monde des huiles essentielles, en plus de suivre des formations ciblées pour en apprendre plus sur les processus de fabrication de produits de beauté, comme le savon et les crèmes.
« Dès le premier cours, j’ai tout de suite vu un potentiel commercial. Évidemment, des compagnies de savons, il y en a plein, mais il y a un manque d’offre pour des crèmes fabriquées à la main, avec des ingrédients d’origine végétale… et qui ne coûtent pas très cher », indique celle qui a lancé sa petite entreprise, Nuphar, à la fin de 2016. Le nom est inspiré de la plante aquatique du même nom, de la famille des nénuphars.
Du gel douche commercial au savon artisanal
Elle qui se lavait avec du gel douche bon marché de la pharmacie est passée peu à peu à la fabrication de son propre savon, puis de sa crème de jour, de son baume à lèvres… « Je fais même ma propre pâte à dents ! », lance la jeune Montréalaise.
C’est d’ailleurs cette découverte, le fait qu’il est tout à fait possible, et même souvent facile – avec un minimum de connaissances et de techniques, soit ! – de concocter soi-même ses produits de beauté à la maison, qui a motivé l’entrepreneure à offrir des ateliers de fabrication, où elle enseigne aux gens à concocter eux-mêmes leur crème ou leur savon, par exemple.
« J’aime créer des produits, mais dans un monde idéal, je n’aurais pas besoin de faire ça, car les gens seraient capables de les faire eux-mêmes. En tant que consommateur, cela donne vraiment du pouvoir ; c’est un peu comme faire la cuisine. On a oublié que ce n’est pas si complexe, dans le fond », explique celle qui aimerait beaucoup développer davantage ce volet de son entreprise dans le futur.
Passion : matières premières
Quant aux produits Nuphar, ils sont entièrement naturels – même son agent de conservation, le Geogard Ultra, est d’origine naturelle et approuvé par Écocert – et véganes. « J’aime vraiment choisir les ingrédients, élaborer des formules. Les matières premières, les huiles végétales, les beurres, les huiles essentielles… c’est vraiment ce qui me passionne », explique Mme Maltais.
Les savons sont fabriqués selon une méthode de saponification à froid avec du beurre de cacao, de l’huile de noix de coco et de tournesol, et leurs fragrances varient selon les saisons et les envies de leur créatrice : trio de conifères, lavande et romarin ou encore caramel et lait de coco.
On aime beaucoup la gamme de crèmes pour le visage de Nuphar. Ces dernières ont comme particularité d’être composées à partir d’hydrolats de fleurs médicinales plutôt que d’eau, pour des formulations très douces et haute tolérance.
Ainsi, la crème pour la peau grasse intègre de l’hydrolat d’hamamélis, astringente et apaisante, dans sa composition. Des hydrolats de rose (apaisant) et de fleur d’oranger (pour l’éclat) sont à l’honneur dans la crème pour les peaux sèches, alors que l’hydrolat de camomille, qui aide à calmer les irritations et apaiser la peau, entre dans la formulation de la crème pour peau sensible. Cette dernière est notre crème coup de cœur, idéale en cette période de transition saisonnière. Elle contient notamment des pétales de calendula macérés dans l’huile d’olive.
Si Nuphar ne proposera jamais des dizaines et des dizaines de produits, sa fondatrice compte concevoir quelques produits ciblés et uniques pour enrichir son offre. Son prochain projet : un masque sec au matcha, en collaboration avec l’entreprise montréalaise Bangoshi, qui devrait être lancé d’ici quelques mois.
Stéphanie Maltais donnera un cours de fabrication de savon à son atelier montréalais le 21 avril prochain, ainsi qu’un cours d’initiation aux huiles essentielles et de fabrication de crème pour le visage à L’Atelier québécois, à Drummondville, le 28 avril.