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Tout ce qui a été voté pendant vos vacances d’été (ou presque)

Le gouvernement est souvent accusé de faire passer des textes en toute discrétion l’été. Nous avons fouillé le « Journal officiel » de juillet et d’août.

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Publié le 08 septembre 2016 à 17h33, modifié le 09 septembre 2016 à 15h30

Temps de Lecture 8 min.

Manuel Valls à l’Assemblée nationale, le 6 juillet.

Comme l’an dernier, les Décodeurs font le point sur les textes législatifs adoptés pendant l’été, pour vérifier si le Parlement et le gouvernement ont profité de la faible attention médiatique caractéristique des périodes estivales pour faire passer des choses « en douce », comme le veut le cliché.

Une dizaine de lois votées dans l’été

Les députés étant partis en vacances le 21 juillet, peu de lois ont été votées cet été :

  • Au terme de nombreux mois de débats houleux, la loi travail a finalement été adoptée le 21 juillet.

  • L’état d’urgence décrété après les attentats du 13 novembre a été prorogé une quatrième fois le 21 juillet, jusqu’en janvier 2017. Une décision prise après l’attentat de Nice, qui s’accompagne de nouvelles dispositions sécuritaires, comme les perquisitions informatiques.

  • La loi sur la biodiversité a été adoptée le 20 juillet après quatre ans de préparation. Elle prévoit notamment l’interdiction des pesticides tueurs d’abeilles à partir de 2018 (avec des dérogations jusqu’en 2020) et des cotons-tiges en plastique à compter de 2020, la reconnaissance du préjudice écologique et la création d’une agence française pour la biodiversité, qui sera présidée par Hubert Reeves. En revanche, la majorité a renoncé à taxer l’huile de palme, à interdire le chalutage en eaux profondes ou à reconnaître du statut d’être sensible des animaux sauvages.

  • Une réforme votée le 1er août va faciliter, à partir de 2020, l’inscription des Français sur les listes électorales. Ils pourront notamment s’inscrire tardivement – jusqu’à un mois et demi avant un scrutin, tandis que les Français naturalisés seront inscrits d’office.

  • Une loi sur l’enfouissement des déchets radioactifs votée le 11 juillet va permettre de poursuivre le projet de Centre industriel de stockage géologique dans le sous-sol de la commune de Bure (Meuse), qui doit entrer en service en 2025.

  • Le 13 juillet, une loi a donné un sursis de quatre ans et demi aux clercs de notaire habilités : en vertu de la loi Macron, ceux-ci devaient disparaître dès le 1er août, mais pourront finalement exercer jusqu’au 31 décembre 2020, pour leur laisser davantage de temps pour devenir des notaires de plein droit grâce à des dispositifs de validation des acquis de l’expérience.

  • Le 11 juillet a été voté le deuxième volet de la loi justice pour le XXIe siècle, préparée par Christiane Taubira avant sa démission. Il vise à « renforcer l’exemplarité de la justice », « l’indépendance et l’impartialité des magistrats », notamment en changeant le mode de nomination des procureurs généraux près les cours d’appel et des juges des libertés et de la détention (décret du président sur proposition du garde des sceaux après avis du Conseil supérieur de la magistrature). La principale disposition anti-conflits d’intérêts pour les hauts magistrats – le dépôt d’une déclaration de patrimoine, comme les ministres – a en revanche été censurée par le Conseil constitutionnel.

  • La loi sur la création, le patrimoine et l’architecture a finalement été adoptée le 29 juin, après trois ans de débats. Elle modifie notamment les modalités de protection du patrimoine et d’intervention des architectes, et étend aux logements sociaux le « permis de faire », jusque-là réservé aux équipements publics.

Les textes rejetés par la majorité

Les socialistes ont enterré, le 21 juin, trois propositions de loi introduites par les députés Républicains lors de leur niche parlementaire :

  • Taxe d’aéroport : cette proposition visait à rendre plus transparent le montant de cette taxe dans le prix du billet d’avion et de faciliter son remboursement aux voyageurs qui ne prennent finalement pas leur vol. Elle a été rejetée par la majorité PS, qui la jugeait inutile, puisque des dispositions similaires étaient incluses dans la loi Sapin 2.

  • GPA : la majorité PS a rejeté une première proposition qui renforçait les sanctions contre le recours à une mère porteuse à l’étranger, jugeant que la loi actuelle suffit à dissuader cette pratique. Elle a également repoussé la demande de la droite d’inscrire dans la Constitution le principe d’indisponibilité du corps humain, la jugeant inutile, voire dangereuse à terme, car elle pourrait, selon elle, être utilisée contre l’IVG, le don d’organe ou le don du sang.

Une flopée d’accords internationaux

La fin du mois de juin a donné lieu à la ratification d’une douzaine d’accords internationaux :

D’autres décisions notables

Outre les lois, plusieurs décrets, arrêtés et ordonnances pris cet été ont attiré notre attention :

Des dizaines de décrets d’application

Chaque mois, des dizaines de décrets ministériels avalisent et/ou précisent des dispositions prévues dans des lois votées récemment par le Parlement. On y trouve assez rarement des surprises. En voici une sélection, avec leurs implications :

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