Histoire du vin : Antiquité Introduction

Apogée et déclin de la viticulture gallo-romaine

À partir du IIe siècle avant notre ère, les vignobles s'étendent autour de Marseille, à Nîmes, dans la région d'Agde et la vallée de l'Hérault. La création de colonies romaines à Narbonne dès -118, et plus tard à Béziers, à Arles, à Orange, à Fréjus, donne une impulstion décisive à la creation d'un grand vignoble en Narbonnaise.   

La culture de la vigne s'étend vers la Gaule intérieure au cours du Ier siècle avant notre ère. Peut-être à partir de vignes sauvages locales, les Allobroges mettent au point un nouveau cépage adapté aux hivers vigoureux : la Vitis allobrogica. Les Bituriges Vivisques, à Bordeaux - à moins qu'il ne s'agisse des Bituriges Cubes, originaires du Berry - créent une variété résistant à la pluie et au vent : il s'agit de Vitis biturica, que Pline l'Ancien mentionne comme étant issue de Cocolubis, une variété importée d'Épire et acclimatée dans un premier temps en Espagne.    

 

Petit à petit, l'expansion concerne toutes les provinces de la Gaule, jusqu'en Normandie. On suit les traces du commerce du vin à travers l'étude des amphores, remplacées par les tonneaux dans le courant du Haut-Empire. L'emploi du bois (putrescible) pour la fabrication des tonneaux rend ensuite l'estimation plus difficile. 

 
Le IIe siècle marque l'apogée de la production de vin en Gaule, avant qu'une crise aux origines multiples (baisse de la population, accaparement des terres par les plus riches, ravages des invasions, désorganisation du commerce, baisse de la consommation des villes) n'entraîne l'abandon d'une partie des domaines et la reconversion des vignobles en terres de labours ou en pâturages. Notre perception de cette crise est certainement amplifiée par la généralisation du tonneau et des instruments en bois, qui prive l'archéologue de la documentation indestructible qu'étaient les tessons d'amphores. La viticulture ne disparaît toutefois pas complètement du territoire, puisque la production de vin est toujours attestée au Ve siècle.