SCIENCESLa brique rose de Toulouse livre sa version de l'histoire de la ville

Toulouse: La brique rose livre sa version de l'histoire de la ville

SCIENCESLa Ville rose accueille du 10 au 12 octobre la crème des chercheurs en sédimentologie. L’occasion pour les chercheurs toulousains de faire parler les pierres de la Ville rose…
Illustration de la place du capitole a Toulouse, du fronton du Capitole.
Illustration de la place du capitole a Toulouse, du fronton du Capitole. - Alexandre GELEBART/REA Alexandre GELEBART/REA
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Du 10 au 12 octobre, 1.000 chercheurs spécialistes en sédimentologie venus de 62 pays différents sont à Toulouse en congrès.
  • Le laboratoire Géosciences environnement Toulouse (GET) du CNRS organise à cette occasion une promenade géologique pour leur montrer la richesse de la ville.

Saviez-vous que le marbre rose et blanc utilisé pour les huit colonnes qui ornent le fronton du Capitole provient des carrières de Caunes-Minervois et que le même servi pour le Grand Trianon et le Carroussel du Louvre ?

Si les murs des bâtiments toulousains pouvaient parler, ils livreraient une tout autre histoire de la ville. Même la brique, que l’on rencontre à chaque coin de rue, est moins banale qu’il n’y paraît. Avant d’être taillés et utilisés pour la construction, ces grès, marbres et autres calcaires ont tous un point commun : leur passé géologique.

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C’est le fil conducteur de la promenade organisée par le laboratoire Géosciences environnement Toulouse (GET) du CNRS à l’occasion du Congrès international de sédimentologie qui accueille à partir du 10 octobre près de 1.000 chercheurs de 62 pays différents. Pour sortir des tables rondes et autres réunions, quoi de mieux qu’un petit tour sur le terrain ?

« C’était un moyen de voir la science de la sédimentologie de manière différente, moins ennuyeuse, plus dynamique. Et pour cela, Toulouse est un lieu incroyable, il est intéressant de savoir d’où viennent les roches et pourquoi ce sont celles-ci qui ont été utilisées, de voir comment la géologie a pu avoir une influence », indique Delphine Rouby, l’organisatrice.

De l’argile de Pech-David au fronton du Capitole

Rien que pour le fronton du Capitole, on dénombre une dizaine de matériaux très divers. Dont la fameuse brique, importée pour la première fois par les Romains. « Le contexte géologique veut qu’on ait des ressources locales. L’argile utilisée provient de deux collines : Jolimont et Pech-David, et les Romains s’en servaient déjà. L’oxyde de fer qu’elle contient lui permet de prendre cette teinte rose à la cuisson », explique Frédéric Christophoul du GET.

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La pierre blanche, elle, vient de Belebeze-en-Comminges, sur les contreforts des Pyrénées. Les carrières dont elle est issue se sont formées au Paléocène, il y a près de 55 millions d’années. La même pierre blanche que l’on retrouve au Pont-Neuf et qui était acheminée par la Garonne. Le calcaire jaune vient d’Agen quand le grès est originaire de Carcassonne ou de Pech-David.

Au fil de la promenade on découvre pourquoi lors de la grande crue de 1875 la rive droite de la Garonne fut plus épargnée que Saint-Cyprien. Pas parce qu’elle était mieux protégée, mais parce qu’elle est tout simplement plus haute d’une quinzaine de mètres. Après la dernière glaciation, il y a plus de 10.000 ans, le fleuve s’est brusquement encaissé, laissant place à des terrasses où s’est développée Tolosa.

Des pêcheurs de sable

Un fleuve exploité commercialement, et pas toujours de la manière dont on pourrait l’imaginer. « Depuis le Moyen-Age, du sable s’accumulait au niveau du port Viguerie. Pour désensabler, des hommes appelés les pêcheurs de sable, le récupérait. Il était ensuite vendu pour faire du béton », indique Frédéric Christophoul.

Autant d’anecdotes et connaissances scientifiques qu’il compte éditer l’an prochain sous forme de fascicule pour partager son savoir.

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