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Comment Neandertal s’exprime en nous

De nouvelles études affinent les contours de la contribution de notre cousin à notre patrimoine héréditaire. Mais ils demeurent encore flous.

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Publié le 10 octobre 2017 à 06h38, modifié le 10 octobre 2017 à 06h38

Temps de Lecture 3 min.

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Grotte de Vindija, en Croatie, d’où ont été extraits les ossements et le génome d’une néandertalienne.

Avant de disparaître il y a 30 000 à 40 000 ans, l’homme de Neandertal a légué à nos ancêtres qui l’ont croisé en Eurasie une part de son patrimoine génétique, lors d’accouplements inter-espèces : environ 2 % de l’ADN des populations non africaines actuelles sont directement ­hérités d’Homo neandertalensis. De nouvelles études, publiées le 5 octobre dans The American Journal of Human Genetics et Science, tentent d’affiner notre connaissance de cet héritage.

Une nouvelle fois, c’est Svante Paabo (Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionnaire de Leipzig) et ses collègues qui sont aux avant-postes. Pionnier de l’étude de l’ADN ancien, Paabo a été à l’origine du décryptage en 2010 du ­premier génome néandertalien − composite de celui de trois individus. Son équipe a aussi décrit un génome d’une néandertalienne qui avait vécu il y a 122 000 ans dans l’Altaï (Sibérie). Elle présente cette fois dans Science celui d’une néandertalienne de 50 000 ans ­environ, dont les ossements ont été extraits de la grotte de Vindija, en Croatie − ce qui porte à six les génomes complets de représentants de cette espèce.

Consanguinité faible

Que raconte l’ADN de la femme de Vindija ? Alors que le génome de celle de l’Altaï montrait que ses ­parents étaient des demi-frères, son niveau de consanguinité est bien moins élevé, « comparable à ce que l’on observe aujourd’hui dans certaines populations indigènes isolées d’Amérique », écrivent les chercheurs. Neandertal n’était donc peut-être pas cette brute incestueuse qu’on aurait pu être tenté de dépeindre.

Une seconde étude, publiée le même jour dans Science, portant cette fois sur les génomes d’Homo sapiens exhumés d’une sépulture datant de 34 000 ans, à Sungir, non loin de Moscou, apporte un éclairage intéressant, quelque 700 générations après les métissages avec Neandertal : chez ces hommes modernes, « la consanguinité est relativement faible », note ­Andaine Seguin-Orlando, qui a mené ces analyses lors de sa thèse au Muséum d’histoire naturelle de Copenhague. « Il y avait une stratégie délibérée d’évitement des mariages consanguins », note-t-elle.

« Cela renvoie remarquablement bien à ce que l’on sait, par l’archéologie, de l’organisation de ces sociétés. Les groupes d’hommes modernes du Paléolithique supérieur faisant circuler des coquillages, des silex, sur des centaines, voire des milliers de kilomètres, commente Ludovic Slimak (CNRS, université de Toulouse). On relève aussi, à de rares ­exceptions près, que les circulations d’objets chez Neandertal restent très limitées, généralement sur quelques dizaines de kilomètres. »

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