Autres

« Avant tout, ne pas nuire » : la santé environnementale rentre dans les maisons de santé

Publié le 23 Juin 2017
A+ A-
La Maison de Santé Marie Galène travaille sur la thématique santé-environnement © Marie Galène

La Maison de Santé Marie Galène à Bordeaux a choisi depuis quelques années la thématique santé-environnement comme axe de travail. Ici, tout est fait pour préserver l’environnement extérieur et intérieur, dans une démarche globale de prévention des risques et d’exemplarité. « Avant de soigner, il ne faut pas nuire, c’est dans le serment d’Hippocrate, » explique Rémy Bironneau, directeur adjoint. Point par point, voici les clés de ce nouvel univers développé par un établissement de santé.

Par quelle étape avez-vous commencé ?

J’ai d’abord suivi une formation avec le Comité pour le Développement Durable en Santé-C2DS, pour réduire l’impact écologique de notre établissement. Dans la continuité de cette démarche, nous nous sommes engagés dans l’amélioration de la qualité de l’air intérieur de nos locaux, pour préserver la santé de tous les usagers de l’établissement. La première étape : répertorier l’ensemble des produits d’hygiène utilisés, leur lieu de stockage et étudier les fiches de sécurité. L’ensemble des produits mentionnant des pictogrammes de dangerosité (irritations, allergies cutanées ou respiratoires) a été banni et remplacé par des produits écolabellisés et peintures étiquetées A +++ pour la rénovation du bâti. Pour assurer le bon renouvellement de l’air intérieur, nous avons imposé une mesure annuelle des débits de nos VMC double flux. Etant un établissement privé indépendant, nous gérons tous nos marchés, ce qui facilite ce cercle vertueux.

Vous avez continué avec l’environnement extérieur…

Notre établissement comprend 75 lits pour 4500 m². Tout d’abord, le parc est géré sans désherbant chimique. Nous avons également mené une action sur les gites larvaires pour prévenir le développement du moustique et enrayer notamment la progression du moustique tigre : utilisation systématique de pots de fleurs percés sans coupelles ; entretien des gouttières et toits-terrasses pour la bonne évacuation des eaux de pluie ; filtration des bassins d’ornement pour détruire les œufs de moustiques. Les recommandations de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine ont été diffusées sur les écrans de l’établissement de mai à novembre 2016, ce qui permet une vigilance collective durant cette période critique. Enfin, un jardin thérapeutique sans essences allergènes doit être inauguré en mai 2017.

Quels sont les freins et les leviers dans ce projet?

Il y a deux produits d’entretien pour lesquels nous n’avons pas encore trouvé d’alternative : un décapeur de four corrosif et un désinfectant pour les instruments médicaux. L’un des freins principaux est la résistance au changement de pratique. Nous avons accueilli une personne en service civique chargée de communiquer pendant 8 mois sur toutes les actions auprès de notre personnel (140 personnes sur l’ensemble de la structure). Il faut faire des audits régulièrement, c’est un combat quotidien. Les projets qui fonctionnent le mieux sont ceux qui viennent du « terrain », comme le jardin thérapeutique qui a d’emblée rassemblé de nombreux professionnels de santé et des relais extérieurs.

www.mariegalene.org/letablissement/etablissement-durable

http://www.c2ds.eu/wp-content/uploads/2017/01/Brochure-QAE-light.pdf

Les articles suivants peuvent vous intéresser