Billet de blog 10 mars 2012

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Nous ne sommes pas fiers de cette UMP-là

Stéphane Dossetto Magnani, militant UMP, et Mohamed Toubache-Ter, ancien ancien candidat à la présidence des Jeunes populaires, s'emportent contre un «choc idéologique» qui conduit leur parti «sur les terres frontistes».

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Stéphane Dossetto Magnani, militant UMP, et Mohamed Toubache-Ter, ancien ancien candidat à la présidence des Jeunes populaires, s'emportent contre un «choc idéologique» qui conduit leur parti «sur les terres frontistes».
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Rompre avec la rupture, c'est maintenant. Oh que 2007 paraît bien loin! Nous avons adhéré à l'UMP en 2003, l'UMP était alors un parti où les valeurs de la République étaient mises en avant et, surtout, défendues. Gaullistes chiraquiens, avec l'élection de Nicolas Sarkozy nous pensions prolonger les douze ans de présidence de Jacques Chirac, qui avaient été, pour nous, le déclenchement d'une ferveur, d'espoirs. Notre mouvement était droit, digne, respectueux des sensibilités, tenant un discours cohérent de vérité, d'unité, défendant les valeurs qui nous réunissent telles que la liberté, l'égalité, la fraternité. Nicolas Sarkozy n'était pas le président d'un parti, ni d'un clan peu fréquentable, mais de tout un pays, notre France. Ce soir du 6 mai, nous étions, comme bon nombre de nos amis, fiers d'appartenir à l'UMP.

Cinq ans après, cet élan de rassemblement a fait pschitt. Notre mouvement se droitise, subissant un choc idéologique l'amenant sur les terres frontistes. La droitisation du discours prend le pas sur les valeurs de la République. Deux visions s'affrontent: l'une représentant les valeurs républicaines, l'autre prônant la stigmatisation à outrance. Les thèmes du FN n'ont pas place au sein de notre mouvement, nous n'avons pas, nous, républicains de droite, vocation à parler uniquement de «viande halal», de sécurité, d'immigration. Ce n'est pas cela la droite! Cependant, nous avons pleinement conscience d'avoir la grande responsabilité de remettre l'homme au cœur de la societé, de remettre les Français au travail, de faire de la jeunesse un objectif national, d'imaginer un nouveau Contrat social.

Notre France a besoin de se rassembler, de s'aimer. La droite républicaine n'a rien à voir avec la droite populaire, qui n'a que de populaire que le nom, et que l'on devrait renommer FN bis tant elle est orientée vers l'électorat de Marine Le Pen. Cette droite populiste, menée par des parlementaires qui ne représentent qu'eux-mêmes, n'est pas la France, celle de Victor Hugo, de Jean Jaurès, de Léon Blum, du général De Gaulle, de Jacques Chirac. Ce groupuscule aux relents extrêmistes porte gravement atteinte aux valeurs qui rassemblent 260 000 militants.

Nous ne sommes pas fiers de cette UMP là, qui stigmatise au lieu de rassembler, qui préfère parler halal au lieu de parler emploi, croissance, qui préfère parler immigration au lieu de parler politique de la ville. Nous, notre obsession n'est pas le FN. Notre unique obsession, c'est la France! Nicolas Sarkozy s'est laissé marquer par des tentations électoralistes qui minent très gravement l'unité de notre pays. La France de Patrick Buisson, ce n'est pas notre France. L'élection 2012 est une chance que nous ne devons pas manquer. De grâce, préparons l'après 2007, rompre avec la rupture, c'est maintenant.

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