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Saint-Pie-X, l’école où Marion Maréchal-Le Pen a trouvé la foi

Uniforme, messes en latin… Les religieuses de Saint-Cloud se défendent de se mêler de politique. Nombre d’anciennes élèves sont cependant venues grossir les rangs de La Manif pour tous.

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Publié le 20 avril 2016 à 17h52, modifié le 22 avril 2016 à 18h43

Temps de Lecture 14 min.

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Le Transilien de 7 h 57 quitte la gare de Versailles-Rive-Droite. Dans les wagons, des cadres en route vers La Défense ou Paris, et surtout des dizaines de gamines de tous les âges, vêtues étrangement d’une même jupe bleue. Les plus petites tiennent la main d’une grande sœur, d’autres se lancent dans un débat animé (« non, je suis pas une fayotte »), des ados ouvrent des cahiers. A chaque arrêt, de nouvelles jupes bleues. Elles descendent à Saint-Cloud et remontent en une longue file la rue des Ecoles. Sur le trottoir d’en face, devant l’école municipale, des garçons en jean et baskets ne les remarquent même plus. Les jupes bleues longent la façade en brique du numéro 19 et disparaissent derrière sa porte en bois, où les attendent des religieuses en tunique blanche et voile noir. Au mur, une plaque discrète : « Institution Saint-Pie-X ».

Un pont « exigeant » vers Sciences Po ou Normale

Discrète, l’Institution Saint-Pie-X l’est tellement que même dans la bourgeoisie catholique de l’Ouest parisien, beaucoup ignorent son existence. On ne se souvient d’elle qu’une fois par an. Le 8 décembre, ses 600 élèves montent à l’église paroissiale du plateau de Montretout, quelques coteaux plus haut. Prières en latin, chants grégoriens et prêtre dos aux fidèles, elles y célèbrent l’Immaculée Conception par une messe dans le rite tridentin, figé au XVIe siècle lors du concile de Trente et abandonné au XXe lors d’un autre concile, Vatican II.

Le reste de l’année, les dominicaines du Saint-Esprit, les religieuses traditionalistes qui tiennent l’école, évitent d’attirer l’attention. Sollicitée par e-mail, Mère Marie Irénée, la directrice, justifie avec tact et malice « cette volonté de rester en retrait » par une citation de François de Sales, saint patron des journalistes : « Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit. »

« Ça apprend la rigueur », explique une quinquagénaire juste après avoir avoué son grand regret : n’être jamais revenue taguer « Saint Pénis » sur la façade.

Ce « bien », que les religieuses taisent modestement, est un enseignement que leurs anciennes élèves décrivent comme « exigeant », voire « élitiste », qui a mené une partie d’entre elles vers les meilleures écoles supérieures, de Sciences Po à Normale, et à des carrières d’universitaires, de consultantes, d’avocates, de journalistes au Figaro et dans les médias catholiques, et même d’écrivaine à succès (Anna Gavalda) ou de chanteuse (Anne Sylvestre).

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