Le transport routier visé pour dumping social: Roland Jost placé sous mandat d'arrêt

Belga

Dans le cadre de la série de perquisitions menée lundi en Belgique au sein de l'entreprise de transport Jost International, trois personnes ont été placées sous mandat d'arrêt, a indiqué mardi le parquet fédéral. Ils comparaîtront dans les cinq jours devant la chambre du conseil de Liège. La quatrième personne privée de liberté lundi reste inculpée, mais a été remise en liberté sous conditions. Les trois personnes placés sous mandat d'arrêt sont inculpés de participation comme dirigeant d'une organisation criminelle, de traite d'êtres humains, de blanchiment, de faux et usage de faux social, d'escroquerie en droit pénal social, d'absence de déclaration immédiate à l'emploi (Dimona), de déclarations inexactes ou incomplètes concernant les cotisations sociales, de non-paiement de cotisations à l'ONSS et de défaut de paiement de la rémunération en tant qu'employeur.

La quatrième personne remise en liberté sous conditions est inculpée des mêmes chefs d'accusation mais en tant que membre d'une organisation criminelle, non en tant que dirigeant.

Pour rappel, la série de perquisitions lundi en Belgique a été menée par la police judiciaire fédérale de Liège sous la direction d'un magistrat instructeur spécialisé en matière financière (Division Liège), en collaboration avec les services d'inspection sociale compétents. Les villes concernées étaient Stavelot, Jalhay, Stoumont, Chaudfontaine, Waimes, Herstal, Herve, Grâce-Hollogne, Nivelles, Wavre-Sainte-Catherine, Anvers, Kontich, Zaventem et Ypres. Le parquet fédéral a ajouté que des perquisitions ont aussi été menées en Roumanie et au Luxembourg.

L'entreprise est suspectée de faire du dumping social en recrutant en Europe de l'Est des conducteurs de camions pour les faire travailler en Belgique aux conditions d'emploi de leur pays d'origine. Il y aurait 1.100 chauffeurs employés de cette manière. Le manque à gagner pour la sécurité sociale belge s'élèverait à quelque 55 millions d'euros entre 2014 et 2016.

Il n'y a aucune inculpation, indique Jost, qui rappelle la présomption d'innocence

Il n'y a jusqu'à présent aucune inculpation et encore moins condamnation, indiquait lundi soir dans un communiqué le groupe de transport routier Jost, visé par une vague de perquisitions dans la journée. L'entreprise en appelle par ailleurs à la présomption d'innocence.

"Le Groupe Jost souhaite préciser qu'il désire préserver, dans sa communication, le respect de l'instruction et de l'enquête en cours", a-t-il indiqué lundi soir, ajoutant que "la poursuite des opérations, la prestation de service aux clients et le management des sociétés du Groupe sur tous les sites se poursuivent normalement."

L'entreprise demande également "à l'ensemble des communicants de respecter la présomption d'innocence."

>> Notre analyse sur les faits reprochés au secteur du transport routier <<


Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...